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7 février 2008

Favoriser le tourisme durable et solidaire en

Favoriser le tourisme durable et solidaire en milieu rural au Maroc dans un contexte de développement communautaire durable

Dans un contexte mondial où la nécessité de rapprocher les peuples et les cultures est plus que jamais évidente et où il est démontré que le touriste souhaite se tourner vers de nouvelles formes de tourisme plus interactives et plus authentiques, le développement d’un tourisme durable et solidaire en milieu rural offrant des découvertes innovantes avec une implication de la la population locale, semble être réellement judicieux et pouvoir répondre à des enjeux réels de coopération économique et de développement local.

Le Maroc possède des potentialités touristiques insoupçonnables qui ne demandent qu’à être exploitées. Le tourisme durable et solidaire dans son sens le plus large en est une. Il est aujourd’hui au stade embryonnaire, cela demande la mise en place d’une Stratégie de développement de ce type de tourisme pour répondre à une demande potentielle importante appréciée à l’horizon 2010.

Aujourd’hui, il y a un décalage important entre une demande forte émanant tant de touristes étrangers que de populations urbaines nationales que des Marocains Résidants à E’étranger MRE, et une offre extrêmement séduisante, mais presque totalement inorganisée.

Il s’agit donc de valoriser et de structurer cette offre pour qu’elle réponde aux attentes, ce qui nécessite d’associer à la volonté nationale, déjà affirmée dans le contrat programme 2010, toutes les initiatives locales qui sont certes nombreuses, mais qui ne sont pas bien mis en valeur.

Aujourd’hui, 59 % des touristes qui visitent le Maroc circulent en zones rurales durant leur séjour, mais il ne s’agit là que de transitaires entre les grands centres urbains qui s’arrêtent pour, tout au plus, prendre une photo ou un verre de thé...

En plus, bien sûr, des 35 000 et 50 000 randonneurs dans les montagnes de l’Atlas, et des 70 000 à 80 000 qui choisissent les circuits du grand Sud, le reste des touristes étrangers ne dépense pas le moindre centime dans les campagnes, pour la simple raison que les circuits touristiques proposés ne laissent aucune place à une véritable consommation en milieu rural.

Selon une étude réalisée par le PNUD, le nombre de touristes consommant en zones rurales pourrait être multiplié par quatre d’ici à 2010, sous réserve, que l’offre soit disponible.

Pour ce faire, cela nécessite le désenclavement des zones rurales pour qu’elles soient accessibles, l’aménagement de structures et de lieux d’hébergement touristiques ruraux adaptés du fait que les formules hôtelières classiques ne peuvent et ne doivent pas être transposées en milieu rural, de développer l’hébergement chez l’habitant ou à proximité dans des lieux gérés par l’habitant, les associations villageoises ou la collectivité.

Il est évident qu’il ne faut pas faire d’illusion, l’activité du tourisme durable et solidaire en milieu rural doit être spécifique et doit se fondre sur de nouveaux principes et de nouvelles valeurs, loin de celles du modèle « soleil et plage » qui prévaut lors de ces dernières décennies, et il est nécessaire qu’elle s’adapte au site et aux différentes circonstances des zones d’accueil, en accord avec les principes du développement durable et la maîtrise, par la population locale, de son territoire traditionnel.

Le bien-être, le progrès, le bonheur ne peuvent être apportés de l’extérieur selon un plan préétabli et des schémas uniformes. Aucun projet de développement véritable ne peut ignorer les caractéristiques essentielles du milieu naturel et culturel, les besoins, les aspirations et les valeurs mobilisatrices des populations concernées.

Autre frein sérieux pour le développement du tourisme durable et solidaire en milieu rural, l’absence de signalétique touristique dans nos campagnes où elle est totalement absente ailleurs. Parallèlement, il faut inviter toute les parties concernée à donner la grande importance à la sauvegarde du potentiel naturel faune et flore en plus de la mise en valeur du patrimoine culturel, architectural, culinaires et artistique de nos zones rurales.

La question qui se pose maintenant, qu’elle est la situation de cette branche d’activité qui est le tourisme durable et solidaire en milieu rural, ou comme on l’appel parfois l’écotourisme ou le tourisme de développement ?

Au Maroc, et malgré l’enthousiasme exprimé ici et là, à l’occasion de colloques ou de rencontres, initiées généralement par des université en l’absence des promoteurs et des professionnels du secteur, les recommandations produites à l’occasion de ces dernières sont vite oubliées et reste sans effet aucun.

A vrai dire, ce sont plus des rencontres que des actions, à part quelques rares initiatives, insuffisantes au demeurant, peu d’actions directes.

Même l’objectif 2010 pour accueillir 10 millions de touristes se focalise uniquement sur le balnéaire et accorde peu, sinon pas d’importance à cette nouvelle variété d’activité touristique qui est l’écotourisme, le tourisme de montagne ou le tourisme durable et solidaire en milieu rural. Malgré que, de part le monde, le tourisme cette branche d’activité de voyage et de tourisme est pourtant le fer de lance de certaines destinations.

Ce qui est certain, c’est que ce genre de niches a entraîné des sauts considérables ailleurs, en plus au fait qu’au niveau international, Les tendances indiquent une diversification et une augmentation du tourisme dans les activités non traditionnelles ou spécialisées telles que l’écotourisme, l’observation d’oiseaux, la randonnée pédestre, la visite de décors naturels et de cultures intéressantes.

Mais la question qui se pose, c’est, pourquoi ce désintérêt des opérateurs, des professionnels du secteur et des politicien aussi ?

La réponse est que ce genre d’activités d’écotourisme et de tourisme durable et solidaire échappe, un petit peu, à la logique du « capital » adoptée par nos promoteurs du secteur, en plus qu’il est difficile à réaliser une bonne part de cette activité avec l’esprit des « employés et des fonctionnaires ».

Pour réussir cette activité, il faut que les personnes qui la gèrent ou qui sont impliquées aient un sens de militantisme qui s’appui sur les valeurs de développement local d’un territoire.

A vrai dire, Le développement de ce genre d’activités de voyage et de tourisme est plutôt une affaire des acteurs locaux, population, associations, groupements d’intérêts et autres organisations similaires.

Les principes sur lesquels repose le tourisme durable et solidaire font que c’est une activité au sein de laquelle le voyageur « touriste » est conscient du « rôle positif » qu’il doit avoir dans le territoire d’accueil.

Ce n’est pas un simple touriste, c’est quelqu’un qui aspire avoir une relation dynamique humaine avec la population du territoire d’accueil, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui le « tourisme intelligent », un tourisme marqué par une volonté d’aller au devant de l’autre, de rencontrer des gens, de rechercher l’authenticité tant dans les itinéraires que dans les lieux d’étapes.

Sans oublier, bien sûr, que c’est une activité qui doit se réaliser en petits groupes de 6 à 9 personnes maximum. Donc c’est une activité qui se veut durable et qui ne peut pas se faire indépendamment de la population locale.

Les facteurs précités justifient un petit peu le désintérêt, du moins, de nos Grands promoteurs du secteur. Mais ce qu’on oublie c’est que ce genre d’activité peut être un facteur stimulateur de l’ensemble de l’activité de tourisme d’une destination et par conséquent, il ne faut pas sous estimer sa valeur en terme économique.

Le développement des formes alternatives de tourisme respectant les principes du développement durable ainsi que la diversification des produits touristiques constituent des facteurs de stabilité, à moyen comme à long terme.

Sans oublier que cette composante de l’activité de tourisme, à savoir le tourisme durable et solidaire, n’est pas soumise en totalité (échappe) à la logique des industriels du tourisme et des TO internationaux, en plus qu’elle a une forte chance d’être développée selon des stratégie nationale, sinon régional, loin de toutes influence de ces derniers qui abusent parfois de leur domination sur le marché des destinations, en raisons de considérations politiques ou autres, pour promouvoir une destination ou la tuer.

Pour le développement de telles activités de voyage et de tourisme durable et solidaire au niveau d’un territoire, il est nécessaire de mettre en place une série de stratégies planifiées qui doivent être partagées par la population, et soutenues par des mesures d’accompagnement.

Il est indispensable de considérer l’instauration, le développement et promotion de cette activité comme une stratégie de développement complémentaire, au niveau d’un territoire, et que ça soit une occasion pour consolider les équilibres traditionnels et promouvoir les activités traditionnelles du territoire, artisanat, agriculture biologique et autres.

Cela est très important du fait que l’économie d’un territoire ne doit pas avoir de dépendance totale avec l’activité du tourisme, bien que le tourisme soit considéré comme une source stable de revenus, il y’a lieu d’indiquer que les fluctuations ou les politiques du marché peuvent réduire considérablement les aspects positifs du développement de cette activité, créant ainsi des perspectives d’emploi très incertaines. Une stratégie au sein de laquelle les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds sociaux doivent jouer un rôle de catalyseur mais aussi de plateforme de soutien technique et financier des initiatives locales.

Il convient aussi de procéder à la mise en place d’instruments fiscaux, afin de garantir l’émergence et le développement d’une telle activité dans de bonnes conditions, tout en donnant la priorité aux zones vulnérables en terme économique et social, sans oublier d’inculquer cette démarche de gestion de projets dans les autres zones touristiques traditionnelles qui se sont vues dégradées à cause des pratiques et des modèles touristiques obsolètes.

Il est vrai que la réussite d’une telle stratégie doit aussi se reposer sur un rôle facilitateur à affecter aux opérateurs traditionnels du secteur à savoir les agences, les associations de guide locaux et les tour-opérateurs.

Dans cette vision globale, la sous Région du Souss Massa a vu naître, depuis maintenant quelques mois, une première expérience pilotée par l’association TIWIZI Chtouka Ait Baha.

Le travail que cette association a réalisé depuis sa création en 1998, a touché plusieurs domaines du développement en milieu rural, entre autres l’appui aux associations villageoises, l’encouragement du préscolaire des enfants de bas ages, les activités génératrices de revenus, la santé, la jeunesse, l’environnement …

L’ensemble de ces actions s’inscrivent dans une démarche globale qui vise à soutenir la population en milieu rural à acquérir le savoir faire et les outils pouvant l’aider à assuré son autopromotion économique et sociale.

Le principe sur lequel repose la démarche de l’association est que Le développement local ne se décrète pas, pas plus qu’il ne s’impose depuis l’extérieur et que ce dernier doit être élaboré et porté par les hommes et les femmes qui constituent les forces vives de chaque territoire.

L’expérience de cette association dans ce domaine lui a permis de se rendre compte que la mise en place, dans la sous région du Souss Massa, des fondements d’un développement durable ne peut se faire sur la seule activité agricole.

Il est vrais que cette activité dans sa forme traditionnelle, était jusqu’il y’a quelques années, l’activité essentielle de la population en milieu rural, mais aujourd’hui, et depuis une vingtaine d’années, à cause des transformations qu’a connue cette région, avec l’arrivée massive de grands agriculteurs venus d’ailleurs, qui ont surexploité les ressources naturelles, en particulier les ressources hydriques, a fait qu’il est devenu difficile pour la population locale de maintenir ses activités agricoles traditionnelles.

Le niveau de la nappe phréatique a accuser des baisses importantes (chute du niveau de la nappe phréatique de 15 mettre de profondeur en 1970 à plus 65 voir 120 mettre dans certaines zone aujourd’hui), à tel degré que le captage de l’eau nécessite des moyens énorme en terme financier et en terme de maîtrise de nouvelle technologies. Sans oublier que le processus de globalisation économique risque, à moyen terme, d’aggraver même la crise des activités agricoles modernes à faible valeur ajoutée, qui se sont installées dans la zone depuis une vingtaine d’années.

A partir de cette situation l’association TIWIZI Chtouka Ait Baha a essayé de développer des activités « Non Agricoles » en milieu rural.

Le projet de développement des activités de voyage et de tourisme durable porté par l’association s’inscrit dans cette perspective.

Ce créneau d’activité, a été approché de façon à ce qu’il soit un élément bénéfique supplémentaire dans le développement de notre territoire qui souffre de plusieurs insuffisances mais qui a aussi des atouts assez importants.

Pour pouvoir développer cette activité de sorte, l’association a essayé de mettre en valeur les atouts dont dispose notre territoire, en particulier la mobilisation de la population autour des associations villageoises qui sont devenues aujourd’hui des acteurs incontournable dans toutes actions de développement durable dans notre région.

Les activités que l’association a développées à ce jour, dans ce domaine, se focalisent autour de trois axes :

• L’échange interculturel dont l’objectif est de contribuer à la construction de ponts de confiance et de respect de l’autre. Un objectif dont la réalisation passe par la connaissance mutuelle des cultures, la mise en relief des principes de solidarité de tolérance et de l’amitié entre les peuples. Dans ce cadre, une convention signée avec le partenaire français l’association Tomm Kreiz a débouché sur la réalisation d’une activité d’échange en Mai 2003 en faveur d’un groupe de jeunes françaises qui ont passées 15 jours dans la région avec des activités d’échange dont on peut citer particulièrement l’activité artistique organisée en leur faveur dans le village de Bizourane, avec la participation de jeunes lycéens et de jeunes artistes en plus de la population des villages environnants.

L’échange en faveur des jeunes. Une action qui vise à construire l’avenir, loin de toutes les idéologies d’extrémisme et de mépris. Dans ce cadre et à l’invitation de notre partenaire français l’association ROUDEL, 6 membres de notre association ont participé à un séminaire quadrinational à la ville de Carcassonne au sud de la France en juillet 2003.

Ce séminaire nous a permis de construire un projet d’échange en faveur des jeunes de France, Allemagne, Tunisie et le Maroc. Cette action qui est soutenue par le programme européen « EuroMed » permettra à notre association d’organiser un séminaire d’échange interculturel en faveur de 40 jeunes des 4 pays précités du 15 au 25 juillet 2004 à Agadir qui sera organisé sous le thème « la Réserve de Biosphère Arganeraie, dimension universelle et patrimoine local ».

• L’activité de voyage et de tourisme durable et solidaire : Une activité dont on peut résumer les objectifs en trois points à savoir :

• Permettre le développement d’une activité de voyage qui s’intègre dans la notion du « voyage vecteur de développement durable ». • Permettre le transfert d’un savoir faire en matière de planification et de gestion de projets de tourisme durable en faveur des acteurs locaux. • Permettre l’injection de fonds dans l’économie locale par le soutien de projets de développement sur la base d’une part éthique et solidaire prélevée du coût globale du voyage (env. 8 à 14 %).

L’idée de développer ce créneau d’activité, qui était au début une simple idée, de quelques membres de l’association, s’est vue développée au sein d’un projet de renforcement de capacités que l’association est en cours de réalisation, depuis deux ans, avec le soutien financier du PNUD, de la GTZ et le soutien technique du parc national Souss Massa PNSM.

La rencontre qui a eu lieu, dans le cadre d’un séminaire, avec des membres de l’association française PSSAGE, a été l’occasion pour passer au concret.

L’activité du tourisme durable et solidaire que l’association réalise depuis quelques mois a débuter par l’identification partagée d’un circuit touristique en milieu rural, à laquelle ont participé des membres de Passage, de Tiwizi, de l’association Aguerd Oudad à Tafraout, de l’association de réhabilitation de la Casbah de Tizourgane, de l’association villageoises d’Oulad Mimoun et de Bakhir en plus de certains jeunes promoteurs du secteur, en particulier l’auberge Zolado.

Le circuit est organisé pour des petits groupes de voyageurs venus de France. Actuellement nous sommes à sept groupes, en faveurs desquels ledit circuit est organisé sur une période de sept jours.

Le circuit commence par la réception du groupe, par 3 membres de l’association Tiwizi chargés de l’activité, à l’aéroport Al Massira, suivi d’une réunion de cadrage dont l’objectif est de cadrer l’activité, présenter le territoire de la région, présenter les partenaires associatifs de l’activité et passer en revu les détails du circuit et le programme du séjour. Cette réunion est aussi une occasion pour répondre aux diverses questions posées par les voyageurs.

Il est vrai que les membres de chaque groupe sont déjà sensibilisés avant leur départ de France par l’association partenaire ’Passage’ et son outil de travail l’agence LVT « Passages Voyage ».

En gros, les composantes du circuit se présentent comme suit : • Visite du parc national Souss Massa, la zone humide de l’embouchure d’Oued Massa, le petit village de Douira avec l’admiration du oiseau IBIS chauve dans son milieu naturel.

• Le contact avec la dynamique de développement local initiée par les associations villageoises via la visite encadrée de projets de développement villageois (Oulad Mimoun, Bakhir, Touzaikou, …)

• La visite du village de pécheurs de Tifnit (cadre naturel, techniques de pêche traditionnelle, collecte des moules, un thé chez le pécheur du village avec échange de discussions)

• A signaler que tout au long de la majorité du circuit, la restauration et l’hébergement des visiteurs sont assurés par les associations hôtes, chez les habitants des villages visités, histoire de côtoyer les populations en question dans leur vécu quotidien et découvrir la diversité gastronomique de chaque zone explorée. • La visite de la médina de Tiznit avec achat de produits d’artisanat, en particulier l’argenterie, cette action est accompagnée d’une sensibilisation des artisans quant au comportement envers le voyageur particulièrement en matière de pratique des prix corrects de ventes.

• Le séjour de deux jours à Tafraout avec interprétation du territoire par les membres très actifs de l’association villageoise de développement d’Aguerd Oudad. Durant ces deux jours un ensemble d’activités et de visites sont organisées en faveur du groupe, entre autres la visite de la coopérative féminine d’Argan ou le groupe de voyageurs a l’occasion d’admirer le travail de la coopérative et d’acheter quelques un de ces produits à base d’huile d’Argan avec une présentation de la réserve de biosphère arganneraie RBA déclarée par l’UNESCO comme patrimoine forestier de l’humanité, la visite d’une maison berbère traditionnelle,

• La visite de la casbah pittoresque de Tizrougane, où les membres des groupes sont vus présenter le judicieux projet de la restauration de ce village forteresse. Le groupe est hébergé chez l’habitant au sein de la casbah dans un logement berbère traditionnel aménagé pour la réception.

• La visite inoubliable au cœur de l’Anti Atlas du territoire d’ILALEN , qui représente l’un des éléments forts du circuit. Durant cette étape encadré par l’association villageoise locale Argan Ilalen, le groupe visite l’édifice traditionnel d ’"Agadir ", l’un des plus anciens greniers collectifs de la région et aussi le monument le plus entretenu de l’ensemble des « Igoudar », qui nécessite d’ailleurs une attention particulière pour qu’il soit réhabilité et surtout que sa gestion, en tant qu’atout touristique, reste entre les mains de la population locale. La conservation du patrimoine, des ressources culturelles et naturelles constitue un facteur clé pour continuer à attirer les touristes, tout en faisant très attention à ne pas dépasser la capacité de charge du site pour ne pas avoir de retombées ou d’impact négatif sur le territoire.

• La visite de la zone d’Idaoutanane avec hébergement à l’auberge Zolado qui est l’un des établissement « hôtelier » les plus estimés par l’ensemble des groupes qui l’on visité, du fait qu’il est implanté dans une zone rural et aussi le fait que son jeune promoteur est conscient de la nécessité de reproduire des valeurs locales en terme de qualité d’accueil et le traitement personnalisé qu’il assure pour tous les membres du groupe, sans oublier qu’il a développé toute un ensemble d’activités qui sont réalisées par la population du village qui juxtapose l’auberge, ce qui permet des revenus non négligeables pour cette population.

• En fin du circuit, et au lendemain du jour de départ, une rencontre d’environs trois heures, est organisée entre les membres du groupe de voyageurs et les membres du bureau de l’association Tiwizi Chtouka Ait Baha. Durant cette rencontre, un documentaire de présentation de l’association est projeté en faveur du groupe pour servir de plateforme de discutions sur l’ensemble de la démarche, la dynamique économique et sociale de la région, pour en fin clôturer avec une évaluation partagée des activités du circuit. Sachant qu’en plus de cette évaluation de groupe, chaque voyageur est appelé à remplir une fiche d’évaluation personnelle pour la remettre le lendemain, sous plis fermé, au responsable de l’activité.

Ladite évaluation sert à reprendre les composantes du circuit, à connaître celles qui nécessitent des améliorations et celles qui nécessitent une consolidation. Comme il a été signalé auparavant, nous somme actuellement au septième groupe. Cette modeste expérience nous a appris beaucoup de choses :

• la première est qu’une bonne gestion d’une telle activité conduit à un taux de retour assez intéressant, • la deuxième est que les voyageurs qui ont eu la chance de faire part au circuit de l’association sont devenus de vrais ambassadeurs de la cause de développement du milieu rural de notre région, • la troisième est que notre région dispose d’opportunités assez impressionnantes pour le développement de ce type de tourisme, durables et solidaires.

La question est que la promotion d’une telle activité nécessite un effort de la part des pouvoirs publics en terme de soutien technique et financier en plus d’un effort qu’il faut faire au niveau du volet administratif et juridique pour doter cette activité d’une réglementation spécifique et adaptée, entre autres, la mise en place d’une charte et la définition des critères de qualité (codes de conduite, …) visant à assurer la préservation de la bonne image de cette activité, des territoires ou elle s’opère et le degré de satisfaction du voyageur touriste.

Lesdits critères doivent être définis de manière conjointe avec les populations et les acteurs locaux, ils doivent être aussi basés sur les principes du développement durable, et doivent être la base de formulation de toutes stratégies de développement touristiques au sein d’un territoire.

La formation des acteurs locaux et la mise à niveau social des territoires d’accueil sont une tache qui revient aux pouvoirs publics mais aussi aux professionnels et aux acteurs de la société civile impliqués dans cette activité. C’est une tache qui nécessite une planification stratégique pour réussir à moyen et long terme, surtout lorsqu’il s’agit de territoires vierges ou fragiles en terme de ressources naturel qu’en terme social.

Le développement quantitatif, non contrôlé, des activités de tourisme dans de tels territoires ruraux, sans aucune préparation au préalable ni dispositif d’accompagnement adapté, peut entraîner des problèmes sociaux tels que l’érosion de la culture locale, les conflits entre les générations, la disparition de la langue locale et la diminution de la qualité culturelle.

Des phénomènes qui peuvent s’exprimer par l’augmentation du crime, la consommation de drogues et la prostitution. En plus des risques liés à la standardisation des goûts et des modes de vie, l’érosion de certaines valeurs traditionnelles et la difficile émergence de valeurs nouvelles.

Une gestion efficace de l’activité doit conduire à minimiser ces risques et ces incidences négatives, aider les populations locales à réaffirmer leurs identités culturelles pour mieux se faire connaître, et maximiser les retombées économiques, socioculturelles et écologiques positives. Mais il faut être clair, cette gestion ne peut pas être réalisée par les agences de voyage ni par les TO, c’est une affaire des acteurs locaux du territoire, ils sont les seul à pouvoir assurer une mise à niveau sociale qui doit être un processus long, il doit faire partie intégrante d’une démarche de développement durable et intégré du territoire. Les pouvoirs publics et les autorités compétentes doivent entreprendre des actions de planification intégrées du développement touristique en partenariat avec les ONG et les populations locales pour contribuer à l’amorce d’un vrai développement durable de ces territoires.

• La quatrième est que la multiplication des expériences réussies dans ce domaine nécessite une mise en réseau des acteurs associatifs d’une part et une plateforme de travail en commun avec les autres acteurs traditionnels du tourisme, agences de voyages, agences de transport touristique et les associations des guides. L’objectif est d’assuré une synergie des efforts entre ces différents acteurs, de tracer une stratégie qui répond aux attentes de chacun de façon à permettre un meilleur développement de cette branche d’activité de voyage et de tourisme. Les pouvoirs publics, les autorités gouvernementales chargées du secteur, les universités, les ONG compétentes en matière de tourisme durable et solidaire en milieu rural, les promoteurs et les TO, doivent encourager et participer à la création de réseaux accessibles de recherche, de diffusion d’information, et de transfert de connaissances en matière de tourisme durable dans ses différentes formes (suivi et évaluation des actions, information, publication des résultats obtenus à travers les expériences pilotes, échange d’expériences, ...). A signaler qu’à travers le monde, durant la décennie 1988-1997, plus de 2000 projets touristiques et écotouristiques ont été réalisés grâce à des initiatives d’organisations non gouvernementales.

• La cinquième est la nécessité d’instaurer des actions d’accompagnement dans les territoires qui ont des potentialités touristiques en milieu rural. Il peut s’agir là d’actions de mise à niveau des infrastructures, particulièrement l’aménagement des pistes, comme il peut s’agir d’actions de formation en faveur des populations de ces zones rurales et des acteurs locaux qui interviennent directement dans l’animation de ces activités.

Pour l’évaluation de l’activité que mène l’association TIWIZI et ses partenaires associatifs dans la région du Souss Massa, il est à signaler que malgré que c’est une expérience qui vient de commencer, on peut déjà avancer qu’il s’agit d’une expérience réussie. La preuve c’est qu’à fin décembre 2003, et grâce à la mobilisation des membres des groupes précédents qui se sont mobilisés de notre coté pour faire la publicité à notre activité et à nos produits, le partenaire français de Tiwizi affiche les réservations pour l’année 2004 qui ont déjà atteint quelques chose comme 200 voyageurs. C’est un bon signe pour les membres engagés de l’association TIWIZI et ses partenaires, sachant que les membres des deux derniers groupes qui font partie du personnel de la CDC « Caisse de Dépôt et de Consignation » de France, ont exprimé leur prédisposition à contribuer au développement de cette action, un engagement qui est d’une grande valeur pour l’association du fait que la CDC représente un potentiel important pour l’avenir proche.

Un autre aspect de cette activité celui de la nécessité de développer des pôles touristiques ruraux autour de structures d’hébergement adaptées pour assurer un confort correct aux voyageurs.

Le niveau de vie dans certaines zones rurales ne permet pas d’assurer un hébergement correct alors que certaines de ces zones permettent, du fait de leurs richesses, de retenir les touristes voyageurs plus longtemps dans le territoire, ce qui est bénéfique pour la population locale. Mais le manque d’infrastructure d’accueil limite cette opportunité.

Pour remédier à cet handicape l’association Tiwizi insiste sur la nécessité d’intéresser les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds sociaux nationaux et internationaux à cette question. Dans la majorité des zones concernées, existent des associations villageoises pleines de volonté mais auxquelles les moyens font défaut.

C’est là que le soutien des organismes spécialisés telle que l’ADS est le bien venu. En général, il s’agit de construire des petits auberges (20 lits max) avec les matériaux et l’architecture locale, former les jeunes ruraux en matière de gestion de ce type d’établissement, former des guides locaux et faire en sorte que les mécanisme d’autopromotion se déclanchent. Sans oublier la nécessité de la mise en oeuvre de projets de démonstration et le développement de programmes de coopération internationale, l’exemple du projet en cours entre l’ADS et l’AFD.

Dans le même cadre, l’association Tiwizi est entrain de lancer un projet de construction d’un Centre d’Accueil et d’Information sur l’IBIBS Chauve au village Douira situé dans le parc national Souss Massa. C’est un premier Centre, pour lequel l’association Tiwizi vient d’avoir un premier soutien financier de la part du Secrétariat d’Etat Chargé de l’Environnement. D’autres démarches sont encours pour mobiliser les fonds complémentaires nécessaires à sa réalisation.

Les objectifs de ce projet peuvent être résumer comme suit : • Contribuer à la promotion de la région d’un point de vue touristique en faisant acquérir la connaissance historique et environnementale de lieux. • Mise en place d’un point d’information, de présentation et d’observation des écosystèmes les plus importants existants dans le Parc Souss Massa et les sites d’intérêt biologiques et écologique SIBEs de la région. • Sensibiliser le public de région à la problématique de la gestion des ressources naturelles. • Contribuer au développement local et l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural dans le PNSM • Permettre à la population rurale de vendre leurs produits naturels et d’artisanat pour assurer une meilleure qualité de vie. • Développement d’une activité d’écotourisme et de tourisme durable et solidaire

La Centre d’accueil et d’information sur l’IBIS Chauve fait partie d’un projet très ambitieux que l’association essaye de mettre en place à savoir la réalisation d’une chaîne de pole touristique ruraux dans l’ensemble des sites d’intérêt situé dans le territoire du Souss Massa. Mais il ne faut pas comprendre qu’il s’agit de réaliser des projets « orphelins » éjectés dans ce ces territoires. Notre démarche consiste, en fait, à réaliser :

• en premier lieu des actions de mise à niveau sociale (alphabétisation, pré scolarisation, organisation communautaires, …)

• en deuxième lieu des actions de renforcement de capacités des acteurs associatifs villageois (gestion administrative et financière, communication interne et externe, la transparence, la démocratie, …)

• en troisième lieu des actions de renforcement de capacités des villageois dans le domaine de travail communautaire participatif autour de projet de projet de développement (identification participative de projet, montage de projets, suivi, réalisation et évaluation des actions)

• en quatrième lieu Identification de personnes ou de groupements d’intérêts qui peuvent porter des projets communautaires de tourisme ou autres (autour d’actions concrètes sur le terrain telles que des petits aménagements, des actions de propreté du village, …).

• en cinquième lieu Identification de jeunes villageois pour subir des formations pointues et indispensables pour la gestion de projet touristique dans le territoire (formation de guides locaux).

C’est seulement après avoir avancer au niveau des tableaux précités, qu’on peut imaginer la réalisation de projets touristiques (auberges et aménagements divers) au niveau du territoire d’un village. C’est une démarche qui permet d’amorcer un processus d’autopromotion de la population locale et limiter les risques de squattage des bénéfices des activités du territoire par des intrus.

Voila, en fin ce qu’on peut retenir, en gros, de cette expérience en matière d’activité de tourisme durable et solidaire que l’association Tiwizi Chtouka Ait Baha essaye de développer avec ses partenaires associatifs dans la sous région du Souss Mssa.

L’association espère que cet article suscite la réaction de toutes les personnes intéressées par le développement de notre région et de notre pays en général.

Pour ce qui des associations qui travaillent dans le domaine du développement en milieu rural, Tiwizi est prête à mettre son expérience et son expertise à leur disposition.

En Fin voici le Témoignage des trois femmes membres du premier groupe de voyageurs qui ont participé au circuit de l’association :

« Nous avons été très intéressées par la démarche, le projet, l’enjeu. La notion de voyager autrement a pris tout son sens. Merci d’avoir su organiser un tel projet regroupant la beauté des sites, la découverte d’autres modes de vie et la rencontre des personnes dans une perspective solidaire. Merci à TIWIZI, Merci à Passages voyage. Il est indispensable que, premières voyageuses de Passages Voyage, nous allons tenter d’en favoriser son développement. A bientôt : Chantal, Babeth, Vivette. Agadir le 19 avril 2003 ». (*/i\*)

Signé : Lahoussine BENNANA Membre du Conseil d’Administration

Chargé de l’activité de voyage et du tourisme durable et solidaire

Association Tiwizi Chtouka Ait Baha Le 15/01/2004 Association Tiwizi Chtouka Ait Baha tiwizi@hotmail.com http://www.tiwizi.fr.fm Tél/Fax : (212) (0) 48.81.01.21

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