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Vallée d'Ammelne Tafraout

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28 novembre 2013

Météo A TAFRAOUT

Meteo Tafraout
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20 octobre 2023

Restitution de la 1ère phase du projet Conservation et Valorisation des ressources agro forestières porté par L 'ACEA

Le Dimanche 15 Octobre 2023, au cœur de la vallée d'Ammelne, aux pieds du majestueux Jbel Lkest, le projet MAR353, axé sur la Conservation et la Valorisation des ressources agroforestières, porté par l'Alliance civile pour l'environnement ( ACEA) , a dévoilé les résultats prometteurs de sa première phase d'expérimentation sur le terrain, menée en collaboration avec les associations bénéficiaires du projet. Cette initiative a réussi à concrétiser la mise en place de deux unités de valorisation des déchets organiques d'origine forestière.

Ce jour-là, ACEA a eu l'honneur de présenter cette expérience novatrice aux associations de la région de Souss Massa, ainsi qu'aux principaux responsables de ces associations, qui ont été conviés à cette visite par l'ONG Migration & Développement, dans le cadre du programme Méditerranée d'une Rive à l'Autre. Cet événement a également été l'occasion idéale pour expliquer le concept et les pratiques du projet, tout en annonçant son expansion future. Plusieurs associations ont manifesté leur vif intérêt à intégrer cette initiative environnementale louable au sein de leurs oasis et villages de la région.

Au cours de cette journée, les invités ont eu l'opportunité de visiter l'un des deux sites pilotes du projet, l'oasis Aguelz, qui abritera les équipements de biochar, les fours de carbonisation, les machines de broyage et de compactage des déchets organiques d'origine agroforestière, et bien d'autres installations essentielles. Les explications techniques fournies par  équipe de l'ACEA

sur les multiples utilisations et valorisations des ressources de la région ont suscité un grand intérêt parmi les participant.

l'équipe du projet s'engage à rester disponible pour partager ses meilleures pratiques avec le tissu associatif et coopératif local, ainsi qu'à collaborer avec les structures intéressées pour promouvoir des initiatives similaires. ACEA espère ainsi contribuer à une gestion plus durable et respectueuse de l'environnement, tout en encourageant d'autres à embrasser ces méthodes novatrices de conservation et de valorisation des ressources agroforestières

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12 novembre 2013

Rôle des migrants dans le développement de leur région d'origine

 

Entretien F3E / Jamal – 10 septembre 2013, Marseille

Pierre de Zutter (F3E): M&D travaille avec des européens, peut-on parler de la distribution des rôles , des apports différents, comment ça a commencé cette relation dans M&D?

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Jamal: M&D a été créée dans une atmosphère syndicale, la question de la nationalité ne se pose pas; quand les immigrés de l’Argentière réfléchissent à mettre en place une association, c’est en relation avec le CE de l’entreprise dont je suis un des responsables en tant que membre de la CFDT. Quand les immigrés ont exprimé le besoin de faire telle ou telle chose, se sont posées les questions de l’argent et surtout des compétences. On s’est adressé à des français, des militants en entreprise, et des retraités qui ont du temps disponible.

On est allé dans le village pour organiser, chercher de l’argent. Dans le même temps des français ont analysé les possibilités d’électrification, par le solaire, l’eau ou le groupe électrogène. Par le biais du syndicat, EDF s’engage à mettre à disposition des salariés, qui s’organisent en association : électriciens sans frontière, ce sont des initiatives prises par les français. On a mutualisé les efforts, les techniciens sont venus, du matériel a été récupéré avec EDF et on a acheté le complément avec l’argent des migrants. On a travaillé comme ça 8 ans, jusqu’en 1993. M&D a reçu sa première subvention en 1992.

PdZ: Ça correspond à une rencontre naturelle au sein du syndicat?

J: Le critère de nationalité et de race ne se pose pas, quand 54 immigrés demandent à rentrer chez eux, la question c’est: comment les accompagner? Le CE s’engage à les accompagner avec comme condition que si quelqu’un veut rentrer chez lui , il le fasse sur la base d’un projet. Au CE un ingénieur est recruté pour aider à monter les projets. Le demandeur a 6 mois pour préparer son projet avec un billet Aller-Retour pour aller sur place.

M&D est créé avec la contribution de 54 immigrés pour accueillir ceux qui veulent aider le pays d’origine. Dans le CA de l’association, il y a des tunisiens, des algériens et des marocains.

PdZ: Comment s’est fait le choix d’agir sur un territoire donné?

J: C’est par le vécu que les choses évoluent: on a été dans mon village, c’est plus facile pour nouer les contacts: on a visité d’autres régions, il n’ y a pas la même dynamique. A partir du 1ier projet, il y a la diffusion par la proximité, l’effet tache d’huile, la fameuse tache d’huile s’étend aujourd’hui sur 500 km. On est toujours vu comme attachés à un territoire, c’est l’électrification qui a été le déclencheur. Ainsi on a suscité des expérimentations pour l’électrification en montagne, la coopération franco-marocaine a porté ces expérimentations avec l’agence française de la maîtrise de l’énergie. Chaque année la commission de coopération franco-marocaine se réunit, elle contient un volet sur cette partie avec des suggestions de faire des tests sur le solaire, l’éolien, l’hydraulique.

PdZ: On s’intéresse au rôle des migrants mais aussi à celui des autres acteurs: on entend "jamal c’est le moteur de M&D" et on parle des européens comme les concepteurs, qu’en est-il?

J: L’intervention des français a été surtout consister à pérenniser l’action (ce n’est pas à eux de tirer les ficelles) et ça a été de former des jeunes marocains: 15 jeunes ont été formés sur le tas puis formés à l’école des métiers d’EDF. Quand on a fait 15 villages, on n’en a plus besoin, sauf 1 ou 2 pour superviser. Parmi ces jeunes, 4 sont des enfants d’immigrés. Les cadres et ouvriers d’EDF les ont reçus en France, on a aussi accueilli des scouts qui venaient de familles plus riches. Les jeunes sonnt allés dans ces familles, ils sont aussi allés là où leurs parents habitent, ils ont comparé, ils ont vu les familles marocaines dans les quartiers. Ils voient par exemple que les familles marocaines vivent dans le mensonge: leurs enfants font les 400 coups dans la rue, ils sont sages à la maison.

Ces comparaisons amènent ces jeunes à relativiser le statut de migrant, être immigré c’est devenir esclave, pas riche. S’ils envoient de l’argent, ça veut dire qu’ils ne peuvent pas bien vivre.

PdZ: Quel a été le rôle des membres de M&D migrants marocains au début?

J: Souvent les gens sont directement intéressés à être bénéficiaires. Les tunisiens, ce sont des militants, ils sont intéressés par la démarche mais en Tunisie, ce n’est pas possible de  créer une association, tu dois être en relation avec une fondation. En Algérie non plus ce n’est pas simple, il faut qu’il y ait une demande venant d’une localité.

Au Maroc, on a forcé le gouvernement à accepter qu’un village s’organise en association. La loi le permet, mais en fait il n’existe que quelques associations reconnues d’utilité publique par région, proches du pouvoir. On a introduit une nouvelle façon de voir l’association. De 1988 à 94 c’est la méfiance totale, en 1994 il y a 20 villages électrifiés… On a fait un séminaire à rabat, on a fait venir des français , on a fait venir des militants marocains, des représentants d’associations villageoises déjà créées. On a fait 2 jours de séminaire, puis des groupes de travail sont allés sur le terrain, ils ont vu les réalisations. Chaque groupe a fait un compte rendu. L’éta a vu que ces associations n’étaient pas là pour faire de la politique, mais pour le développement.

PdZ: Mais vouloir que les gens s’organisent en association, apportent une contribution différente de la bienfaisance classique , est-ce que ce n’est pas faire de la politique ?

J: C’est la meilleure façon de faire de la politique, on fait goûter à la population le désir d’être libre, d’être citoyen. On travaille avec la population et on l’incite à défendre ses droits; dans notre région, il n’ y a plus de veto à faire des associations.

PdZ: Quelle relation entre marocains et européens ?

J: Il y a une évolution, les ouvriers sont remplacés par les retraités, qui ont des savoir-faire. Par exemple un ingénieur sur l’eau apporte son savoir-faire, Hugues Lebars faire pareil sur l’électricité… Si les gens ne sont pas utiles, ils sont marginalisés. Même des littéraires peuvent être utiles, ils écrivent des livres.

PdZ: Aujourd’hui, les apports sont plus intellectuels?

J: Il y a une analyse intellectuelle avec les français pour définir le type de développement et la méthode de travail de notre ONG. Je suis capable de partager cette analyse avec eux, mais il y a aussi une autre analyse à faire, l’analyse territoriale. La question est: comment imbriquer ces 2 analyses? C’est ça qui risque d’échapper à M&D; il faut analyser avec des gens qui n’ont pas les mêmes niveaux, les mêmes mots.. Il faut que cette analyse pénètre la population.

PdZ: Il faut aussi faire pénétrer les apports de la pratique du terrain dans les "cercles de penseurs".

J:  Oui les pratiques locales doivent être absorbées dans la réflexion.

PdZ: Autre question, à propos des migrants internes. Les gens gèrent des relations avec les migrants internes, mais on n’en parle pas. Jacques OULD AOUDIA (président de M&D) m’a dit qu’il découvrait la question.

J:  Il ne découvre pas, on a toujours intégré cette question depuis le début. Par exemple sur le montant d’investissement des migrants, on a fixé des paliers: 5000 DH pour les migrants externes, 1000 DH pour les migrants à Casablanca, 500 DH pour les petits commerçants , etc..

PdZ: Mais ça n’apparaît pas dans la réflexion sur les perspectives, par exemple la relation entre le FIL et les migrants internes.

J:  On essaie pour l’instant d’injecter la dimension locale, les migrants internes sont intéressants pour ça. Ils sont plus à même de faire des démarches, ils connaissent les lois, l’administration marocaine, ils peuvent prendre le relais.

L’expérience de M&D L a été avortée pour 2 raisons :

1ière raison la fédération MDL était remplie des fonctionnaires qui n’avaient pas la dimension territoriale, ils n’étaient pas habités par l’obligation de réussir.

2° raison M&D a obtenu un accord de siège en 1998, et M&D local s’en servait comme un outil pour l’action. M&D fut reconnue comme ONG internationale, les salariés M&D local devinrent M&D.

M&D local aurait pu faire un appui aux installations et aux associations locales , mais en 99-2000 le président d’alors a coupé la relation avec MDL, qui selon lui devait voler de ses propres ailes. Les fonctionnaires ont alors pris le pouvoir, il n’y a plus d’AG, le président n’est pas actif.

PdZ: MDL c’est l’exemple du chemin à ne pas suivre pour les migrants internes?

J: MDL aurait pu continuer à fédérer les associations, il a été cassé par les fonctionnaires, pas par les migrants.

PdZ: La crise autour de 2000, c’est une lutte de pouvoir mais c’est aussi un moment où plusieurs options de développement s’expriment. Par exemple est M&D en expansion en France pour devenir le représentant des migrants marocains, pour devenir une fédération des migrants en France. Autres options: MDL positionnée comme association spécialisée dans les questions d’actions de migrants dans le développement un peu partout ( Palestine, …), ou encore M&D essaie de se poser envers les bailleurs et les organisations internationales comme spécialiste de la question des migrations et du développement… Y a-t-il eu des débats sur ces types d’évolution ?

J: La crise de 99-2000 a des causes multiples, elle exprime une rupture entre la réflexion parisienne et la réflexion sur ce qui peut être fait sur le terrain. Le président pense qu’il faut professionnaliser, gérer des programmes de développement  avec des financements à la clé.

Mais des actions sont déjà engagées. Avec des financements on a recruté à cette époque 4 emplois-jeunes au siège à Marseille, on y ajoute la création des antennes, Perpignan avec 1 salarié, Paris avec 2 salariés.

Moi je suis alors observateur , on est face à une évolution disproportionnée, on veut travailler en Palestine, mais moi je suis incompétent pour monter des actions ailleurs. Le développement se fait avec des humains, quand on a des gens motivés qui veulent prendre leur histoire en main on peut y aller.

On a abouti à ce qu’une fraction du CA veuille utiliser l’argent à des choses non contractualisées, on a eu alors des difficultés à gérer l’évolution de l’équipe. Ceux qui sont partis alors, ont fait une dénonciation à l’UE. Ça a duré 10 ans. Actuellement on a besoin d’une analyse franche là-dessus parce que ça peut encore arriver, il faut analyser la façon dont on a décroché du terrain et réfléchir à ce que peut faire une ONG. C’est une erreur de croire que ce qu’on a fait à Taliouine, on peut le faire ailleurs de la même façon.

PdZ: C’est aussi le moment où les financements locaux sont remplacés par des financements de bailleurs internationaux, et c’est aussi le moment où vous vous lancez dans l’approche programme.

J: C’est le moment où on commence à dépendre des subventions.

PdZ: C’est une évolution classique, cette croissance institutionnelle d’ONG.

J: jJ’ai milité durant les années 80 en tant que membre du CA du Fond d’Action Sociale contre la professionnalisation des associations, il y a un débat sur la différence entre associations professionnelles et associations militantes.

PdZ: Quelles questions devraient se poser M&D?

J: D’abord quel est l’impact de sa politique, quelle transformation sociale a-t-on provoqué? Par exemple si on crée de la concurrence entre les gens on va créer de la jalousie. Par exemple avec le tourisme on a aidé un migrant à faire une auberge, mais il faut que d’autres villageois aient des retombées de cette action. Il faut veiller à l’équilibre pour maîtriser l’impact de son action, d’autant plus que le niveau d’éducation a augmenté, on a maintenant beaucoup de garçons et de filles qui ont des licences.

M&D a un champ plus compliqué devant lui, les bailleurs veulent voir tous les ans ce qui s’est passé, si la population est bien impliquée dans les projets. Il faut montrer des réalisations mais aussi des témoignages, il ne faut pas détacher la réflexion française des problèmes qui se posent localement. Ça va dépendre de la force de la nouvelle direction pour faire entendre des réflexions locales, pour mener des ateliers de travail sur le terrain, il serait bon d’avoir un observatoire des transformations sociales. Les actions sur l’économie ne se diffusent pas automatiquement dans la population, il faut privilégier les actions collectives. Des actions individuelles ne sont pas à exclure si elles peuvent servir d’exemple.

Dans les actions économiques un rôle nouveau des migrants apparaît, en particulier dans la distribution des produits locaux. Ils sont là où il faut vendre le produit. Ils ont eu un rôle déterminant pour maintenir la vie des villages, maintenant la 2° bataille c’est comment faire vivre ces territoires. C’est l’occasion de mobiliser migrants internes et externes.

PdZ: Un point à propos du "président de la crise", sur la manière dont il est vite devenu président?

J: Le problème de la succession des présidents à M&D est complexe. Le président doit effectivement jouer son rôle, ce n’est pas facile pour tout le monde. C. Lasnel était le président, on a eu un problème de renouvellement. Il n’est pas possible selon les statuts de faire 3 mandats.

C’est lui qui a proposé H Tandjaoui, qui travaille à la caisse des dépôts. Ainsi il n’y avait pas de vacance de pouvoir. On a dérogé à la règle selon laquelle il faut avoir été membre pendant 2 ans avant de postuler au CA.

PdZ: Sa proposition d’expansion n’a pas été retenue mais il a essayé d’agir à travers les salariés.

J: L’idée d’expérience en Palestine est venue d’un fonctionnaire de l’UE, c’était difficile de refuser. Concernant les salariés, il n’y avait pas vraiment de relation hiérarchique mais je suis exigeant sur l’application des décisions prises. Les emplois jeunes n’ont pas compris les enjeux.

PdZ: Quelle relation entre M&D et la politique?

J:  J’ai fait acte de candidature à une élection locale à la demande du gouverneur et après discussion avec des dirigeants locaux, on a cherché à me déstabiliser. Cette expérience a démontré que les élections ne sont pas la clé de l’accès à la démocratie, les partis n’ont pas d’enracinement local et le gens n’attendent rien des élus.

La capitalisation c’est important, ça arrive à un moment où je pars à la retraite, je voudrais éviter que mon départ soit un obstacle pour le devenir de l’association. Je mesure la difficulté pour que les liens avec les associations restent, il faut que M&D considère que les conventions avec les villages doivent être exécutées.

PdZ: Est-ce compatible avec l’approche programme?

J:  Les relations locales doivent rester aussi fortes que les relations avec les bailleurs.

PdZ: Le CA n’aura plus de représentant des migrants.

J: Le professeur Benhalima va être au CA, je veux travailler avec lui pour créer un comité local de réflexion sur le territoire.

 

9 novembre 2013

vivre au village et participé a son développement

Mohamed AMGHAR

Mohamed Amghar est propriétaire d’une maison d’hôtes dans le douar d’ Ambdour Imitizght Amelim situé à 10 kilomètres de Tafraout. Depuis l’âge de 18 ans il a le projet de  « faire quelque chose pour le développement de son village »  Nous l’avons rencontré lors de la Caravane organisée par M&D où nous avons eu la chance  d’être hébergés dans sa maison d’hôtes.  En militant du développement de la commune rurale de Tafraout, il a participé activement à l’organisation du festival de Tifawine et a tenu à témoigner de son expérience d’installation au village :

Ses deux grands-pères étaient migrants à Casablanca. Lors du décès du grand- père paternel, ses deux fils ont vendu la boutique familiale et sont revenus au village où ils ont travaillé une trentaine d’années. Sa mère étant décédée lorsqu’il avait 7 ans, il est soumis à la pression de son père et de sa belle mère qui le poussent à travailler et à migrer. Avec beaucoup de volonté et de sacrifices, Mohamed a poursuivi ses études jusqu’au Baccalauréat, à Tafraout, en étant logé gratuitement à la Maison de l’Étudiant financée par l’État. Puis n’ayant pas les  moyens de poursuivre ses études, il a travaillé dans des cafés et des hôtels sur place.

                                                   Entrée de la maison familiale de Mohamed Amghar réhabilitée et transformée en maison d’hôtes.
                        Entrée de la maison familiale de Mohamed Amghar réhabilitée et transformée en maison d’hôtes.

Vers 18 – 20 ans, sa décision était prise. Puisqu’il était contre la migration, il allait faire quelque chose au village : son projet de créer une maison d’hôtes dans la maison familiale, afin qu’elle ne tombe pas en ruines. C’est le cas de beaucoup d’autres maisons, délaissées par les propriétaires qui préfèrent (s’ils en ont les moyens) construire en bord de route des maisons modernes sans tenir compte du patrimoine architectural et des procédés de construction ancestraux. "Dans une maison d’hôtes on va chez l’habitant, dans un hôtel on  passe en touriste". Son projet est donc de créer une maison en habitat traditionnel pour montrer comment l’on vit dans les villages de l’anti Atlas Marocain, en pays berbère.

A partir de ce moment, Mohamed a travaillé à concrétiser son projet avec d’autant plus de détermination, voire d’obstination, qu’il n’avait guère de moyens si ce n’est cette maison familiale. Pour commencer, il a soumis son projet de maison d’hôtes dans le cadre de l’écotourisme à l’antenne d’Agadir de la chaine de télé TV2M, qui avait lancé  un programme de bourses en appui aux jeunes porteurs de projets.  A l’époque, l’écotourisme n’était pas à la mode et la chaîne a préféré encourager un projet dans l’agriculture.  Mais Mohamed ne s’est pas découragé car cette expérience lui a appris à améliorer son projet et à le présenter pour  convaincre ses interlocuteurs mais aussi et surtout à donner un fil conducteur à sa vie,  à se structurer et à construire  en même temps son projet de fonder une famille car il n’avait été que peu encadré dans son enfance.

Une seconde opportunité s’est présentée sous forme d’un appel à projets provincial. Le projet de Mohamed a été retenu, des études de faisabilité ont été financées et il a obtenu 30 % de subvention, il a investi 20 % et il a dû emprunter 50 % à la banque. Là un nouveau problème a surgi, le prêt bancaire : A l’époque, il n’existait pas de possibilité de prêt en milieu rural, tous les crédits étaient destinés aux investissements urbains. Il est fier d’avoir été un pionnier et d’être le premier client  à avoir obtenu ce crédit pour un projet rural . Il a su convaincre la banque  qui  a changé son règlement pour l’adapter aux demandes des entrepreneurs ruraux.

A partir de là, Mohamed et son épouse ont travaillé à retaper la maison familiale en alliant les procédés de construction ancestraux et modernes, et disposent de 4 chambres d’hôtes en plus de leur propre logement. Ils ont utilisé internet pour leur publicité et Mohamed juge le bilan de la première année positif malgré les remboursements du prêt et les taux d’agios de la banque qui effraient son épouse.

« Je ne peux pas manger seul il faut que je partage avec les autres ».

                                            Mohamed Amghar et son fils sur la terrasse de sa maison d’hôtes

                                  Mohamed Amghar et son fils sur la terrasse de sa maison d’hôtes

Mais son ambition va plus loin, il ne veut pas seulement faire vivre sa famille mais aussi développer le village.  Il  a créé 5 postes de travail dès la première année. Il a choisi de rentrer dans l’association villageoise pour payer sa cotisation à l’eau et l’éclairage public plutôt que de prendre un contrat individuel avec l’ONEA car pour lui il est important de fortifier l’association villageoise qui repose sur des principes de solidarité entre les habitants. Maintenant il voudrait acheter des produits du terroir labellisés par M&D et les cuisiner pour ses hôtes. Il envisage  aussi de faire un point de vente de ces produits. Il ne cherche pas à faire de bénéfices mais  pense vendre au prix des coopératives.

Mohamed a de nouveaux projets : faire un salon traditionnel, exposer des objets pour montrer comment on vivait autrefois dans ces villages. Pour lui si on revient vivre sur place, il faut « faire les choses bien, dans le respect de la tradition mais avec les méthodes modernes ».   Mais surtout, maintenant qu’il pense avoir gagné sa place, il veut développer des liens avec les gens du village, prendre le temps de discuter avec ses voisins, vivre vraiment la vie du village.

En retraçant son expérience, il se sent une âme de pionnier car tous ses anciens amis ont migré à Casablanca. Il veut donc être un exemple pour d’autres jeunes qui seraient tentés par l’aventure, «  Que je réussisse ou que je fasse faillite, je tirerai des leçons de cette expérience pour la partager avec des jeunes, afin de leur ouvrir la voie. »

7 novembre 2012

Imin Tizeght réserve un accueil exceptionnel à la Caravane Solidaire Orientale FITS Maroc 2012

Imin Tizeght réserve un accueil exceptionnel à la Caravane Solidaire Orientale FITS Maroc 2012

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à Imi n'tizghte C.R Ammelene Tafraout Dimanche 21 octobre 2012, dans le cadre du forum international du tourisme solidaire Tafraoute fut l’avant dernière étape de la Caravane Solidaire Orientale en déplacement à Tiznit pour rejoindre le lieu du Forum international FITS Maroc 2012.Un parcours de sept étapes, neuf jours et de 1 962 Km (incluant Forum Tiznit) la caravane composée d’une soixantaine de participants en provenance de ( Europe,Mauritanie,Algérie, Oujda , Figuig Agdez, Taliouine, Tafraout) Accueillie dans le village Imin Tizeght par l’association AIDECO et ces partenaires locaux ( Commune rurale Ammelen , Municipalité de Tafarout et l’association du développement touristique du pays de Tafraout) au programme un accueil exceptionnel ou la dimension humaine l’échange et la relation, ou la découverte du pays sa façon de vivre prévalent. Un voyage idyllique ou la réciprocité et la dynamique de développement durable sont présente.


Au programme pas d’hôtels luxueux pas de piscine entourés de touristes, mais des visites de villages typiques, repas sous les tentes bérbére autour de la verdure des oliviers (Menu de la maison d'hote Iskki asonfo Imi n'tizghte), visites des coopératives de femmes, foyers féminines, rencontres débats dans la salle polyvalente de l'association AIDECO sous le théme: "Tous pour un tourisme social et solidaire" animé par Ibarahne directeur de pays de tafraout et  Mansour de Migration et developpement , un échange ou s’interrogent mutuellement nos locaux et leurs hôtes sur la question principale : Comment les acteurs locaux, en particulier les communes et les associations, peuvent ils impulser, sur leur territoire d’intervention, un développement local durable capable de valoriser les ressources locales et de créer des emplois, et comment un tourisme fondé sur les valeurs traditionnelles de solidarité, de participation et d’échanges peut-il y trouver sa place ?
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3 janvier 2011

Association de développement touristique du pays de tafraout

Logo_20Association_20touristique_20de_20Tafraout

Ce n’est pas le titre du fameux archétype film musical américain (A Star is Born) de George Cukor, mais il s’agit d’un événement associatif de taille, c’est l’enrichissement du paysage associatif du pays Tafraout par la naissance d’une jeune association, porteuse d’une ambition forte et de projets à la hauteur de ces fondateurs.

Fondée par un riche amalgame composé des professionnels du secteur, des élus des sept collectivités locales du pays Tafraout et de cadres associatifs, l'ADTPT est une association professionnelle à but non lucratif ayant pour objectif majeur la définition et la mise en place, au niveau local, d’une vision de développement touristique responsable et durable.

Issue des recommandations d’un processus d’ingénierie touristique réalisé par Mme Chantal Guyot de TER’avenir dans le cadre de la coopération décentralisée du Conseil Général de l’Isère France avec le conseil régional du Souss-Massa-Drâa, l’ADTPT ambitionne de proposer un développement touristique s’appuyant sur les acteurs locaux valorisant le patrimoine et les ressources locales et de développer une offre touristique en phase avec les attentes des clientèles régionales et internationales.

Face à un tourisme marchand, “prédateur” et “irresponsable”, l’ADTPT forte d’une représentativité territoriale et dotée d’un Plan pluriannuel d'actions permettant de favoriser le développement du secteur touristique du pays Tafraout qui soit un réel agent de développement socioéconomique, soucieux de la problématique environnementale, respectueux des usages et costumes locales, elle se doit de défendre l’image ternit d’un pays idéal et unique au Maroc ou dans le monde écrit Paul Bowles, le célèbre écrivain Voyageur américain pendant les années soixante (Tafraout is a place unlike any other in Morocco or the world).

Nokraoui My elmostapha
Membre du CA ADTPT

29 janvier 2010

Le développement du tourisme à Tafraout

Interview avec Chantal Guyot, consultante au cabinet de conseil en tourisme rural Ter' Avenir d'Isère
“Le développement du tourisme à Tafraout est l'affaire de tous”


Le Conseil régional de Souss-Massa-Drâa et le Conseil général de l'Isère en France ont conclu, en juin 2008, un accord de coopération décentralisée dans le domaine du tourisme. Lequel accord porte sur un accompagnement en matière de conseil et d'études pour établir des diagnostics et recommandations en vue de la mise en place d'un plan d'action visant la création d'un Pays d'accueil
touristique (PAT) dans la région de Tafraout.

Chantal Guyot, responsable du cabinet de Conseil Ter' Avenir, missionné par le Conseil général de la région d'Isère dans le but de l'élaboration d'un plan d'action pour la mise en place dudit PAT nous présente une radioscopie de la situation.

Libé: Quelles sont les potentialités que vous avez recensées dans la région pour établir votre diagnostic de la situation du secteur touristique à Tafraout ?

Chantal Guyot : D'abord, le patrimoine naturel diversifié dont peut se targuer la région. Nous avons réalisé une petite enquête, en janvier et février, auprès d'un échantillon de deux cents touristes. Ceux-ci trouvent sans conteste que les paysages de Tafraout sont particulièrement grandioses et surprenants. Les montagnes du granit rose qui ceinturent la ville lui confèrent un paysage époustouflant, presque unique au monde. Pas très loin, la nature nous offre l'une des plus belles vallées de l'Anti-Atlas : la vallée des Amelnes, au pied du Djebel Elkest. Cette dernière, d'ailleurs, présente un lieu idéal pour les activités de la randonnée, de l'escalade et de vol en parapente.

A Aït Mansour, vous avez une admirable oasis qui longe les gorges forgées par les crues de l'oued dont le lit est encaissé entre ses excentriques montagnes, jusqu'à Aflla Ighir, pour offrir une merveilleuse boucle de balade. La région peut se vanter aussi de son patrimoine architectural; une curiosité qui suscite l'attention des admirateurs du bâti traditionnel. Les villages foisonnent encore de vieilles maisons montrant des aspects de constructions impressionnants mettant en exergue le savoir-faire des aïeux. D'autres gardent toujours leurs forteresses (Iguidars), témoignant d'un mode d'organisation tribal d'antan, ainsi que des anciennes medersa (écoles religieuses). Vous avez aussi ces réseaux séculiers d'irrigation encore jalousement préservés dans la vallée des Amelnes et Aït Mansour. Ils renseignent sur les pratiques ingénieuses de gestion des réserves d'eau et leur exploitation en tant que richesse collective rare.

Tout cela peut se substituer en lieux d'intérêts touristiques. Sans oublier aussi ces sites préhistoriques qui abritent des centaines de gravures rupestres à travers Oukkas, Tazkka, Timertmat… Vous avez d'autre part un artisanat riche et des produits du terroir en abondance traités par des coopératives locales: babouches locales (Tamnayt), vannerie, huile d'argan, amandes… en l'occurrence. Un atout qu'on doit au patrimoine humain existant qui a su générer et gérer un savoir-faire séculaire. Bref, de quoi élaborer un produit touristique capable d'attirer une clientèle aussi bien nationale qu'étrangère et s'imposer comme destination incontournable dans l'arrière-pays d'Agadir.

Tafraout attire certes les touristes, sauf qu'on constate que le secteur tarde à décoller vraiment !

Là vous touchez les difficultés qui empêchent le développement réel de la destination. C'est vrai que même avec tous ces atouts précités, cela ne suffit pas pour avoir des touristes. Encore faut-il promouvoir ces atouts. En effet, le premier constat négatif que relève notre investigation, l’absence d'information touristique. Tafraout fonctionne jusque-là comme une simple zone de transit, de passage touristique. Les touristes y viennent en excursion, pour passer au mieux une nuit. Alors que la région, grâce à ses richesses touristiques, peut retenir ses visiteurs plusieurs jours. Donc on ressent un manque flagrant d'information à même de convaincre les touristes à l'idée de prolonger leur séjour, puisqu'ils ne savent pas trop quoi faire à Tafraout. L'autre grand problème qui interfère, est celui de l'infrastructure routière. Je parle des routes entre Tiznit-Tafraout-Agadir (via Aït Baha). L'état de ce trajet ne milite pas sincèrement en faveur de la promotion touristique de la région.

Au niveau de l'offre locale, on a remarqué un manque manifeste de la mise en valeur des produits : Les accès à certains sites restent encore à aménager. Les gravures rupestres, par exemple, ne sont pas facilement accessibles par routes carrossables. Pis, elles ne sont pas protégées. Elles subissent au quotidien les conséquences d'actes de vandalisme infligés par les populations locales et de passage, qui ne sont pas du tout sensibilisées à leur valeur touristique historique. Dans les montagnes, les sentiers pratiqués pour le trekking, l'escalade, le parapente… ne sont pas, ou sont mal, balisés. Du côté du patrimoine architectural, on déplore que ce dernier s'éclipse doucement; ce pan-vestige fait d'anciennes constructions qui resiste encore aux outrages du temps, périclite peu à peu dans l'indifférence. Dans la ville, pour ce qui est des panneaux d’information, on enregistre une absence totale d’indications touristiques.

Les touristes, pour trouver certains sites, doivent se débrouiller comme ils peuvent. Un autre handicap, et non des moindres, le harcèlement des touristes par des rabatteurs et faux guides. C'est une nuisance qui fait fuir les touristes en leur gâchant leur séjour dans la ville. Ce fléau sape irrémédiablement le secteur. Les opérateurs nous ont beaucoup parlé de cela et de leurs plaintes qui sont restées sans suite auprès des autorités locales. On peut citer aussi l'impact négatif de l'émigration. Ces flux de partants ont vidé la région de ses forces juvéniles actives.

Les habitants qui y restent, sont pécuniairement sous perfusion de ce phénomène qui rapporte gros certes à la région. C'est pourquoi alors on assiste à une faiblesse d'initiative, de motivation pour travailler le tourisme. A cela s'ajoute aussi le manque patent de formation professionnelle chez les gens qui opèrent dans le domaine. On peut évoquer à titre indicatif, le secteur hôtelier qui en pâtit en premier lieu. Ce qui ne suit pas, il faut le souligner, sa forte offre diversifiée (hôtels classés, auberges, maisons d'hôtes…) qui aurait pu faire appel à des ressources humaines aux compétences requises. Il faut signaler aussi ce problème de pollution de l'environnement, fort compromettant pour l'esthétique des paysages. Donc c'est un grand défi, un énorme chantier, qui interpelle les opérateurs et les acteurs du secteur.

Concernant votre étude, où en est-on maintenant ?

Je peux vous dire que la grande étape est désormais réalisée. Le travail de diagnostic est d'une importance cruciale. Il permet d'avoir une grande visibilité sur le champ du travail. On sait maintenant ce que Tafraout possède comme produit et ce qui retient le démarrage du tourisme dans cette contrée. Un plan d'action nous attend donc; il sera bientôt disponible. Une sorte de feuille de route qui permettra d'aller plus loin… Une fois prêt, nous le soumettrons aux acteurs locaux concernés. Là, je suis persuadée que la situation actuelle du tourisme dans la région a besoin d'un travail de fond pour l'améliorer. Et cela ne peut être atteint si les acteurs locaux n'adhèrent pas tous à ce projet.

C'est vrai toutefois que c'est difficile de convaincre tout le monde quant à sa pertinence, tant que chacun tire la couverture à soi. Mais ces opérateurs bénéficiaires du projet doivent savoir qu'ils ont intérêt à s'organiser dans des structures associatives capables de fédérer leurs efforts et donner lieu à des synergies. Une fois ce stade franchi, on doit s'attaquer au reste. Il faut mieux peaufiner le produit et formaliser une bonne offre, le rendre accessible, savoir bien communiquer sur ce produit pour le vendre, améliorer l'accueil en éradiquant cette gangrène des faux guides et rabatteurs qui est en train de miner les efforts déjà consentis dans le domaine, préserver l'environnement, parier sur la clientèle individuelle qui s'avère être très prometteuse pour la région, tant les voyages organisés classiques ne profitent pas à tous …

Ce sont là, grosso modo, les grandes lignes de ce projet. Sans oublier qu'il faut trouver aussi, les financements nécessaires pour concrétiser ce plan, car cela ne sert à rien de faire des études et les ranger dans les tiroirs de l'oubli.

A lire les guides du Routard, Le Michelin, le Futé etc., ainsi que cette étude même menée par vous, on a un peu l'impression que ce sont les autres qui viennent faire un travail qui incombe au ministère, à la Fédération du tourisme, aux acteurs et opérateurs du secteur.

C'est vrai, c'est un peu cela !. Mais je peux vous dire comment ça s'est construit à la base en France. C'est un peu la même chose. Ce sont les gens du coin qui ont travaillé leurs régions. Cependant, que des étrangers viennent découvrir et fassent découvrir votre région, c'est une chance qu'il faut saisir. C'est vrai qu'ils ont leurs clientèles, leurs visions…. Toutefois, les expériences en la matière en France ont montré que si l'initiative vient d'en bas, elle réussit. Contrairement, si un tel travail est catapulté d'en haut, ce n'est pas évident que ça prenne.

Vous avez un exemple édifiant pas très loin de Tafraout, celui d'Imouzzar Idaoutanane. Le projet du PAT le concernant fignolé par le ministère, trouve du mal à se concrétiser. Et pour cause !. Les opérateurs et les acteurs locaux n'y sont pas tout simplement associés. Donc, c'est aux acteurs tafraoutis de s'organiser, de montrer ce qu'ils ont et ce qu'ils peuvent faire pour développer le tourisme dans leur région. C'est ainsi qu'ils parviendront à imposer leur destination dans les brochures et sites du ministère et autres organismes de promotion touristique.

On constate une montée en flèche des investissements dans le domaine de l'hôtellerie dans la région (hôtels, auberges, maisons d'hôtes, camping…), des structures d'accueil fortement consommatrices d'eau (douches, piscines, jardins…), alors que la région est connue pour ses déficits structurels en ressources hydriques. Qu’en pensez-vous?

C'est vrai. C'est une problématique que nous n'avons pas trop appréhendée. Cela nous renvoie à penser aux soucis du tourisme durable qui cherche à concilier les « tyranniques » exigences des objectifs économiques du développement touristique, et ce, sans compromettre les ressources indispensables à son existence. Le concept des PAT insiste aussi sur la préservation des ressources naturelles des populations locales. Et cela, à mon avis, doit commencer par la sensibilisation des voyageurs à cette question cruciale. Je pense que les touristes qui choisissent, pour voyager, de le faire dans le cadre d'un tourisme solidaire et rural, sont acquis à cette idée.

Et tant qu'on y est, je veux évoquer un autre aspect cette fois-ci d'atteinte à l'environnement. Ce n'est autre que la pollution de la nature; laquelle s'avère être doublement, une pollution visuelle. C'est désolant, on ne se gêne pas à s'improviser des décharges d'ordures un peu partout dans la nature. Et la décharge de la ville de Tafraout, située à son entrée, c'est le comble. On regrette en plus qu'un si joli paysage touristique soit voué ainsi aux gémonies des écœurantes émanations, des sacs en plastique enlaidissant les champs attenants, des fumées irrespirables …. Les collectivités locales, qui sont des acteurs touristiques primordiaux, sont interpellées par cet état de fait. On ne peut pas concevoir un développement touristique sans l'implication de l'action de ces entités institutionnelles. En France, elles sont très engagées dans ce sens et le résultat ne s'est pas fait attendre.

Sce: LIBERATION
ENTRETIEN REALISE PAR IDRISS OUCHAGOUR
Lundi 16 Novembre 2009

25 juin 2009

TERRALIA MAROC

T"Il est plus facile de louer la pauvreté que de la supporter"

Par J. Heywood, Proverbs in the English Tongue (1547    

 

   jamali Mohamed JAMALI

FONDATEUR DE TERRALIA MAROC

Le Monde Rural
Depuis le mois de décembre 2004, j’ai sillonné des régions en territoire rural dans le périmètre de Souss Massa draâ... Des régions complètement enclavées et pourtant riches en potentiels (culturel, environnemental, patrimonial...). Force est de dire que les habitants y sont profondément enracinés, et grâce à leur attachement à leurs traditions, ils ne peuvent tourner en aucun cas le dos à leur cultures ancestrales quelques soient les changements ou les progrès dans lesquels avancent notre monde actuellement. Ce sont des gens authentiques, simples, pauvres et cependant fiers...

J’ai donc mené une étude personnelle dans cet univers "quasiment oublié" en renouant des liens avec ces populations qui ont beaucoup de chose à nous apprendre... et à travers des séries de contacts avec ces habitants, avec les tissus associatifs qui les représentent et enfin avec d’autres acteurs (communes rurales, prestataires touristiques, équipes d’accompagnement, etc...), j’ai pu constater que les enjeux qui se présentent pour évaluer le tourisme dans ces régions sont importants.

Les enjeux 


Les constats sont de différents ordres, je les regroupe comme suit :


D’ordre social :

· Isolement et exode rural, qui poussent les jeunes vers la ville (conséquences : chômage, mendicité... etc.)

· Taux important d’analphabétisme et surtout chez la femme rurale

· Sécheresse chronique et quasi-abandon du travail de la terre.

· Surexploitation des bois domestiques (cf. Arganier)

· Taux de vieillesse important, le nombre de femmes plus important que celui des hommes avec une jeunesse de la gent masculine presque absente...

D’ordre culturel : 

· Le monde rural est cependant dynamique et culturellement actif. Mais il est soumis à un exode vers les villes du fait d’une pauvreté persistante liée à la sécheresse et à la difficulté d’installer une économie viable à partir des ressources locales.

· Le pays possède des sites touristiques qui demandent à être réhabilités et valorisés du fait de leur état de délabrement. Néanmoins le territoire possède une mosaïque riche de cultures, et une tradition partagée d’accueil et d’hospitalité.

· Le tourisme rural est encore peu formalisé mais on constate quelques initiatives "encore timides" mais individuelles surtout pour développer un tourisme durable dans cet univers authentique...

D’ordre structurel : 

· Des associations sont formées et ces tissus associatifs ruraux sont pleins de bonne volonté mais leur objet demeure relativement creux avec très peu d’initiatives pour une approche territoriale et encore moins pour un développement durable...

· Manque de participation démocratique entre les populations et les communes rurales (rapport habitants/communes)

· La population n’est pas considérée comme partie prenante pour le développement du tourisme en général alors qu’elle en constitue l’Acteur-clé. Elle est malheureusement marginalisée, sinon folklorisée pour ne pas dire asservie dans certaines activités liées au tourisme de masse...


Autres constats 

D’autres constats sont à relever du fait de leur importance pour pouvoir valoriser le tourisme en espace rural :

· Manque de qualification des Guides accompagnateurs (écotourisme, géo tourisme , ornithologie, etc...) pour satisfaire une clientèle spéciale du tourisme en milieu rural.

· Aménagement des infrastructures d’accueil incompatible avec les principes de développement durable en milieu rural.

· La mise en réseau des métiers et surtout ceux des femmes rurales encore très peu développé.

· Le commerce des produits d’artisanat proposé n’est pas compatible avec les produits de terroir locaux ;

· Attitude des touristes qui visitent les zones rurales vis-à-vis des enfants des villages (impact négatif de certains visiteurs qui donne l’argent aux enfants croyant faire un geste de charité aux pauvres, un geste considéré comme condescendant et pire encore, un geste qui déscolarise surtout !!). Peut-être par manque d’encadrement approprié ? ou par manque de "charte !!??".

· Nouvelles constructions (matériaux, hauteurs, formes, couleurs...) qui ne répondent pas à l’architecture traditionnelle locale.

· Signalisation et cartographie quasi inexistante (du moins pour s’orienter...)

· Plan de Sécurité préventif manquant, etc...


Besoin d’Agir ?! 

Je me suis donc rapproché des professionnels locaux et étrangers, des associations de la région, des universitaires, des consultants, de la direction des aménagements et des investissements du Ministère du tourisme, des réseaux européens du tourisme et de développement durable et enfin du Conseil Régional pour son soutien moral et financier pour pouvoir valoriser le tourisme en espace rural dans notre région. Nous avons pu avancer grâce à des actions communes et des initiatives concrètes et de volontariat. Le besoin d’agir commence donc à se sentir même au niveau des populations en participation avec leurs communes rurales. Certains sites que je considère comme destinations-pilotes commencent maintenant à se structurer.. Et c’est grâce à ces actions que le tourisme en milieu rural dans ces régions est en voie de se développer avec bien entendu une approche de développement territoriale/durable.

 

Naissance d’une entreprise citoyenne 

Terralia Maroc a donc pris naissance le mois de Février 2006 avec une mission pour développer le tourisme durable dans l'arrière pays. Un tourisme qui se fixe comme objectif une amélioration de la qualité de vie de terroir dans l’agriculture, l’artisanat, les prestations, le tourisme, la culture, la nature et la protection de l’environnement. D’ailleurs, j'ai réalisé un documentaire à ce propos dans l'arrière-pays de la région souss Massa Draa, et d'une partie du Sud du Maroc, avec l’équipe de tournage FAOUZI VISION.

C'est une production assez coûteuse, je vous l'avoues, à travers une initiative personnelle dans laquelle je me suis investi . Ce documentaire (en 2 versions : FR et UK) comprend des interviews avec les associations locales, identification des initiatives et projets de développement durable dans ces contrées, les activités de terroir, le commerce équitable, les tissus associatifs féminins ruraux, le tourisme, l'agriculture, la participation démocratique (rapport communes/habitants), l'avis et reflexions de certains professionnels, etc... En somme, tous les enjeux qui se réfèrent au développement durable en espace rural (...) en mettant l'accent sur le développement du tourisme responsable en zone rurale.

Ceci permettra de nous positionner en illustrant par l’image vivante une méthode d’approche d’un milieu humain (ce qui permet de le découvrir) à propos du tourisme – l’échange, l’altérité, la confrontation, l’idée que l’on se fait de soi-même et des autres...- qui sont d’actualité dans le cadre du développement du tourisme responsable qui caractérisent un vrai documentaire de type "Découverte" et qui valide une méthode fondée sur une logique remontante (c’est à dire : partant du terrain). Partant de là, mes partenaires (associations et populations en particulier) sont enfin en mesure de conforter et accueillir le "touriste intelligent" avec une appréciation équitable, tirée d’une conduite responsable et solidaire dans un environnement qui ouvre ses portes à la durabilité en faisant référence à la ruralité, à l’identité culturelle et à la responsabilité individuelle…


Le Site internet (récréatif ou éducatif ?) 


Le site internet que vous visionnez est conçu non pas pour une démarche "publicitaire ou récréative", mais plutôt pour revêtir une conception éducative qui confortera le "vrai voyageur". Ceci afin de mieux comprendre les enjeux du développement durable, de prendre en compte les recommandations et exigences du tourisme responsable en milieu rural, et enfin de prendre une attitude responsable vis-à-vis d’un territoire fragile à l’impact du tourisme de masse et qui tire son intérêt de la charte de voyageur responsable.


Conclusion 


Tourisme, territoires et développement durable, tels sont les axes fondamentaux qui caractérisent le tourisme responsable en espace rural. Un tourisme qui valorise l'identité d'un territoire et contribue à la protection de son patrimoine.

Mohamed JAMALI

Fondateur de TERRALIA

www.terraliamaroc.com

24 juillet 2008

Fstival tifawine 3eme édition 2008

La manifestation s'assigne l'animation et le désenclavement des communes rurales

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Sous le signe «Plaider pour une ruralité plus attractive», et sous la présidence d'honneur d'Aziz Akhannouch, président de la région Souss-Massa Drâa, l'association Tifawin organisera, en collaboration avec la municipalité de Tafraout et la commune d'Ammelne, la 3e édition du Festival Tifawin du 10 au 16 août prochain.

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Il faut le rappeler, les deux précédentes éditions: celles des deux saisons d'été des années 2006 et 2007 ont connu un grand succès grâce à la convergence des efforts de multiples institutions des secteurs privé et public, les acteurs associatifs, les intervenants dans les domaines culturel et artistique, les autorités locales et les institutions représentatives ayant fait preuve d'engagement et d'implication en vue de procurer un bon accompagnement à cet événement grandiose et de le doter de succès.

Ce festival est le fruit d'une réflexion profonde, de négociations interactives selon une approche participative s'assignant la détermination des objectifs visés à travers l'organisation de cette manifestation à la fois culturelle, économique et sociale, puisqu'elle s'assigne simultanément l'animation, le désenclavement de ces communes rurales et leur intégration dans les contextes précités afin de les promouvoir pour jouer les rôles qui leur incombent aux niveaux local, régional et national.

L'association Tifawin a doté son festival d'une nouvelle conception distinguée capable de concevoir les fins escomptées et de faire de la région d'Ammelne et de son environnement une destination sans pareille, inspirant sa particularité, sa distinction et sa perpétuité de son authenticité, son puisement dans le patrimoine folklorique, son ‘'ancrement'' dans le cœur de la tradition et son enracinement dans l'héritage culturel. Et, également, un pôle attractif d'un large public de l'intérieur du pays comme de l'étranger, lui permettant un positionnement particulier au sein de la carte du mouvement des grands festivals nationaux et internationaux, organisés au niveau des différentes villes et régions du Royaume.

Cette nouvelle conception s'appuie sur le cumul intensif de quantité et du genre au terme de toutes les activités présentées lors du festival. Et par transitivité, constitue-t-il une élaboration référentielle et modèle pour les projets de petits festivals thématiques organisés dans le cadre du grand festival, qui n'est autre que le festival Tifawin.

Et en vue de la mise en valeur de l'identité particulière de ce festival, tenant en considération les caractéristiques humaines, environnementales et géographiques de la région qui l'accueille, un espace rural, dont la population est évidemment campagnarde. Un espace qui souffre du manque des moyens en matière de culture et des arts ruraux.

Et pour sensibiliser les parties concernées quant à l'importance du développement humain au niveau du monde rural dans la perspective de la création des richesses et de l'encadrement des ressources humaines évoluant dans ces espaces.
Pour ce faire l'association s'est engagée à travailler, et à partir de cette 3e édition, sur la thématique du monde rural, dans ses dimensions en relation avec le développement et la culture.

Les approches de professionnalisme et de modernité seront, pour leur part, tenues en considération au niveau organisationnel en veillant sur la conservation des critères d'originalité et d'authenticité, la persistance des principes de coopération, de solidarité et de citoyenneté et de la promotion de l'action civile, en lui procurant l'efficacité pour le privilège de l'intérêt général.

Cette manifestation connaîtra la participation de 350 artistes, dont des musiciens, des chanteurs et des hommes du théâtre et du cinéma, qui se produiront dans divers espaces qui seront spécialement aménagés pour accueillir des activités hétéroclites inscrites dans le programme du festival. Il s'agit de la grande place, sise au centre de la commune d'Ammelne, en l'occurrence, le centre de Tafraout, l'espace Anmougar, l'espace de la piscine communale et divers autres espaces proches des habitants.

Le festival connaîtra également la participation de 30 hommes de lettres et de culture, 300 jeunes sportifs et 40 journalistes qui rempliront la mission de couverture médiatique de l'événement.

Sont ciblés par l'évènement les habitants d'Ammelne, de Tafraout et des villages voisins, les MRE originaires de la région, les originaires de la région installés dans d'autres coins du Royaume qui affluent sur cette région pendant l'été, sans oublier, bien sûr, les touristes étrangers et marocains qui visitent la région pendant cette saison.

Honneur à la femme marocaine

Des femmes représentant le tissu associatif de la région Sous-Massa-Draâ ont salué, dimanche à Agadir, la décision Royale de proclamer la date du 10 octobre de chaque année "Journée nationale de la femme marocaine".

Lors d'une rencontre avec la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli qui a présidé, les 12 et 13 juillet une série d'activités à Agadir, elles ont souligné que cette journée dénote la Haute sollicitude dont S.M. le Roi Mohammed VI entoure la question de la femme marocaine.
Cette décision, ainsi que toutes les initiatives Royales en faveur de la femme marocaine, lui ont permis de consolider ses acquis et d'occuper des postes de responsabilité dans la gestion de la chose publique, ont-elles estimé, mettant l'accent sur la nécessité de redoubler et de conjuguer les efforts en vue de lutter conte la pauvreté, la marginalisation, la précarité et l'analphabétisme, notamment en milieu rural.

Appelant les femmes à redoubler d'efforts pour apporter une contribution effective au développement du pays, Mme Skalli a souligné que les différentes initiatives royales dans ce domaine reflètent clairement la confiance que S.M. le Roi place en la femme marocaine.
Elle a, de même, appelé les femmes marocaines à s'impliquer davantage dans la vie politique nationale et à renforcer leur présence dans la gestion de la chose locale.

Par Abdelfattah Aberbri | LE MATIN

7 février 2008

Favoriser le tourisme durable et solidaire en

Favoriser le tourisme durable et solidaire en milieu rural au Maroc dans un contexte de développement communautaire durable

Dans un contexte mondial où la nécessité de rapprocher les peuples et les cultures est plus que jamais évidente et où il est démontré que le touriste souhaite se tourner vers de nouvelles formes de tourisme plus interactives et plus authentiques, le développement d’un tourisme durable et solidaire en milieu rural offrant des découvertes innovantes avec une implication de la la population locale, semble être réellement judicieux et pouvoir répondre à des enjeux réels de coopération économique et de développement local.

Le Maroc possède des potentialités touristiques insoupçonnables qui ne demandent qu’à être exploitées. Le tourisme durable et solidaire dans son sens le plus large en est une. Il est aujourd’hui au stade embryonnaire, cela demande la mise en place d’une Stratégie de développement de ce type de tourisme pour répondre à une demande potentielle importante appréciée à l’horizon 2010.

Aujourd’hui, il y a un décalage important entre une demande forte émanant tant de touristes étrangers que de populations urbaines nationales que des Marocains Résidants à E’étranger MRE, et une offre extrêmement séduisante, mais presque totalement inorganisée.

Il s’agit donc de valoriser et de structurer cette offre pour qu’elle réponde aux attentes, ce qui nécessite d’associer à la volonté nationale, déjà affirmée dans le contrat programme 2010, toutes les initiatives locales qui sont certes nombreuses, mais qui ne sont pas bien mis en valeur.

Aujourd’hui, 59 % des touristes qui visitent le Maroc circulent en zones rurales durant leur séjour, mais il ne s’agit là que de transitaires entre les grands centres urbains qui s’arrêtent pour, tout au plus, prendre une photo ou un verre de thé...

En plus, bien sûr, des 35 000 et 50 000 randonneurs dans les montagnes de l’Atlas, et des 70 000 à 80 000 qui choisissent les circuits du grand Sud, le reste des touristes étrangers ne dépense pas le moindre centime dans les campagnes, pour la simple raison que les circuits touristiques proposés ne laissent aucune place à une véritable consommation en milieu rural.

Selon une étude réalisée par le PNUD, le nombre de touristes consommant en zones rurales pourrait être multiplié par quatre d’ici à 2010, sous réserve, que l’offre soit disponible.

Pour ce faire, cela nécessite le désenclavement des zones rurales pour qu’elles soient accessibles, l’aménagement de structures et de lieux d’hébergement touristiques ruraux adaptés du fait que les formules hôtelières classiques ne peuvent et ne doivent pas être transposées en milieu rural, de développer l’hébergement chez l’habitant ou à proximité dans des lieux gérés par l’habitant, les associations villageoises ou la collectivité.

Il est évident qu’il ne faut pas faire d’illusion, l’activité du tourisme durable et solidaire en milieu rural doit être spécifique et doit se fondre sur de nouveaux principes et de nouvelles valeurs, loin de celles du modèle « soleil et plage » qui prévaut lors de ces dernières décennies, et il est nécessaire qu’elle s’adapte au site et aux différentes circonstances des zones d’accueil, en accord avec les principes du développement durable et la maîtrise, par la population locale, de son territoire traditionnel.

Le bien-être, le progrès, le bonheur ne peuvent être apportés de l’extérieur selon un plan préétabli et des schémas uniformes. Aucun projet de développement véritable ne peut ignorer les caractéristiques essentielles du milieu naturel et culturel, les besoins, les aspirations et les valeurs mobilisatrices des populations concernées.

Autre frein sérieux pour le développement du tourisme durable et solidaire en milieu rural, l’absence de signalétique touristique dans nos campagnes où elle est totalement absente ailleurs. Parallèlement, il faut inviter toute les parties concernée à donner la grande importance à la sauvegarde du potentiel naturel faune et flore en plus de la mise en valeur du patrimoine culturel, architectural, culinaires et artistique de nos zones rurales.

La question qui se pose maintenant, qu’elle est la situation de cette branche d’activité qui est le tourisme durable et solidaire en milieu rural, ou comme on l’appel parfois l’écotourisme ou le tourisme de développement ?

Au Maroc, et malgré l’enthousiasme exprimé ici et là, à l’occasion de colloques ou de rencontres, initiées généralement par des université en l’absence des promoteurs et des professionnels du secteur, les recommandations produites à l’occasion de ces dernières sont vite oubliées et reste sans effet aucun.

A vrai dire, ce sont plus des rencontres que des actions, à part quelques rares initiatives, insuffisantes au demeurant, peu d’actions directes.

Même l’objectif 2010 pour accueillir 10 millions de touristes se focalise uniquement sur le balnéaire et accorde peu, sinon pas d’importance à cette nouvelle variété d’activité touristique qui est l’écotourisme, le tourisme de montagne ou le tourisme durable et solidaire en milieu rural. Malgré que, de part le monde, le tourisme cette branche d’activité de voyage et de tourisme est pourtant le fer de lance de certaines destinations.

Ce qui est certain, c’est que ce genre de niches a entraîné des sauts considérables ailleurs, en plus au fait qu’au niveau international, Les tendances indiquent une diversification et une augmentation du tourisme dans les activités non traditionnelles ou spécialisées telles que l’écotourisme, l’observation d’oiseaux, la randonnée pédestre, la visite de décors naturels et de cultures intéressantes.

Mais la question qui se pose, c’est, pourquoi ce désintérêt des opérateurs, des professionnels du secteur et des politicien aussi ?

La réponse est que ce genre d’activités d’écotourisme et de tourisme durable et solidaire échappe, un petit peu, à la logique du « capital » adoptée par nos promoteurs du secteur, en plus qu’il est difficile à réaliser une bonne part de cette activité avec l’esprit des « employés et des fonctionnaires ».

Pour réussir cette activité, il faut que les personnes qui la gèrent ou qui sont impliquées aient un sens de militantisme qui s’appui sur les valeurs de développement local d’un territoire.

A vrai dire, Le développement de ce genre d’activités de voyage et de tourisme est plutôt une affaire des acteurs locaux, population, associations, groupements d’intérêts et autres organisations similaires.

Les principes sur lesquels repose le tourisme durable et solidaire font que c’est une activité au sein de laquelle le voyageur « touriste » est conscient du « rôle positif » qu’il doit avoir dans le territoire d’accueil.

Ce n’est pas un simple touriste, c’est quelqu’un qui aspire avoir une relation dynamique humaine avec la population du territoire d’accueil, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui le « tourisme intelligent », un tourisme marqué par une volonté d’aller au devant de l’autre, de rencontrer des gens, de rechercher l’authenticité tant dans les itinéraires que dans les lieux d’étapes.

Sans oublier, bien sûr, que c’est une activité qui doit se réaliser en petits groupes de 6 à 9 personnes maximum. Donc c’est une activité qui se veut durable et qui ne peut pas se faire indépendamment de la population locale.

Les facteurs précités justifient un petit peu le désintérêt, du moins, de nos Grands promoteurs du secteur. Mais ce qu’on oublie c’est que ce genre d’activité peut être un facteur stimulateur de l’ensemble de l’activité de tourisme d’une destination et par conséquent, il ne faut pas sous estimer sa valeur en terme économique.

Le développement des formes alternatives de tourisme respectant les principes du développement durable ainsi que la diversification des produits touristiques constituent des facteurs de stabilité, à moyen comme à long terme.

Sans oublier que cette composante de l’activité de tourisme, à savoir le tourisme durable et solidaire, n’est pas soumise en totalité (échappe) à la logique des industriels du tourisme et des TO internationaux, en plus qu’elle a une forte chance d’être développée selon des stratégie nationale, sinon régional, loin de toutes influence de ces derniers qui abusent parfois de leur domination sur le marché des destinations, en raisons de considérations politiques ou autres, pour promouvoir une destination ou la tuer.

Pour le développement de telles activités de voyage et de tourisme durable et solidaire au niveau d’un territoire, il est nécessaire de mettre en place une série de stratégies planifiées qui doivent être partagées par la population, et soutenues par des mesures d’accompagnement.

Il est indispensable de considérer l’instauration, le développement et promotion de cette activité comme une stratégie de développement complémentaire, au niveau d’un territoire, et que ça soit une occasion pour consolider les équilibres traditionnels et promouvoir les activités traditionnelles du territoire, artisanat, agriculture biologique et autres.

Cela est très important du fait que l’économie d’un territoire ne doit pas avoir de dépendance totale avec l’activité du tourisme, bien que le tourisme soit considéré comme une source stable de revenus, il y’a lieu d’indiquer que les fluctuations ou les politiques du marché peuvent réduire considérablement les aspects positifs du développement de cette activité, créant ainsi des perspectives d’emploi très incertaines. Une stratégie au sein de laquelle les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds sociaux doivent jouer un rôle de catalyseur mais aussi de plateforme de soutien technique et financier des initiatives locales.

Il convient aussi de procéder à la mise en place d’instruments fiscaux, afin de garantir l’émergence et le développement d’une telle activité dans de bonnes conditions, tout en donnant la priorité aux zones vulnérables en terme économique et social, sans oublier d’inculquer cette démarche de gestion de projets dans les autres zones touristiques traditionnelles qui se sont vues dégradées à cause des pratiques et des modèles touristiques obsolètes.

Il est vrai que la réussite d’une telle stratégie doit aussi se reposer sur un rôle facilitateur à affecter aux opérateurs traditionnels du secteur à savoir les agences, les associations de guide locaux et les tour-opérateurs.

Dans cette vision globale, la sous Région du Souss Massa a vu naître, depuis maintenant quelques mois, une première expérience pilotée par l’association TIWIZI Chtouka Ait Baha.

Le travail que cette association a réalisé depuis sa création en 1998, a touché plusieurs domaines du développement en milieu rural, entre autres l’appui aux associations villageoises, l’encouragement du préscolaire des enfants de bas ages, les activités génératrices de revenus, la santé, la jeunesse, l’environnement …

L’ensemble de ces actions s’inscrivent dans une démarche globale qui vise à soutenir la population en milieu rural à acquérir le savoir faire et les outils pouvant l’aider à assuré son autopromotion économique et sociale.

Le principe sur lequel repose la démarche de l’association est que Le développement local ne se décrète pas, pas plus qu’il ne s’impose depuis l’extérieur et que ce dernier doit être élaboré et porté par les hommes et les femmes qui constituent les forces vives de chaque territoire.

L’expérience de cette association dans ce domaine lui a permis de se rendre compte que la mise en place, dans la sous région du Souss Massa, des fondements d’un développement durable ne peut se faire sur la seule activité agricole.

Il est vrais que cette activité dans sa forme traditionnelle, était jusqu’il y’a quelques années, l’activité essentielle de la population en milieu rural, mais aujourd’hui, et depuis une vingtaine d’années, à cause des transformations qu’a connue cette région, avec l’arrivée massive de grands agriculteurs venus d’ailleurs, qui ont surexploité les ressources naturelles, en particulier les ressources hydriques, a fait qu’il est devenu difficile pour la population locale de maintenir ses activités agricoles traditionnelles.

Le niveau de la nappe phréatique a accuser des baisses importantes (chute du niveau de la nappe phréatique de 15 mettre de profondeur en 1970 à plus 65 voir 120 mettre dans certaines zone aujourd’hui), à tel degré que le captage de l’eau nécessite des moyens énorme en terme financier et en terme de maîtrise de nouvelle technologies. Sans oublier que le processus de globalisation économique risque, à moyen terme, d’aggraver même la crise des activités agricoles modernes à faible valeur ajoutée, qui se sont installées dans la zone depuis une vingtaine d’années.

A partir de cette situation l’association TIWIZI Chtouka Ait Baha a essayé de développer des activités « Non Agricoles » en milieu rural.

Le projet de développement des activités de voyage et de tourisme durable porté par l’association s’inscrit dans cette perspective.

Ce créneau d’activité, a été approché de façon à ce qu’il soit un élément bénéfique supplémentaire dans le développement de notre territoire qui souffre de plusieurs insuffisances mais qui a aussi des atouts assez importants.

Pour pouvoir développer cette activité de sorte, l’association a essayé de mettre en valeur les atouts dont dispose notre territoire, en particulier la mobilisation de la population autour des associations villageoises qui sont devenues aujourd’hui des acteurs incontournable dans toutes actions de développement durable dans notre région.

Les activités que l’association a développées à ce jour, dans ce domaine, se focalisent autour de trois axes :

• L’échange interculturel dont l’objectif est de contribuer à la construction de ponts de confiance et de respect de l’autre. Un objectif dont la réalisation passe par la connaissance mutuelle des cultures, la mise en relief des principes de solidarité de tolérance et de l’amitié entre les peuples. Dans ce cadre, une convention signée avec le partenaire français l’association Tomm Kreiz a débouché sur la réalisation d’une activité d’échange en Mai 2003 en faveur d’un groupe de jeunes françaises qui ont passées 15 jours dans la région avec des activités d’échange dont on peut citer particulièrement l’activité artistique organisée en leur faveur dans le village de Bizourane, avec la participation de jeunes lycéens et de jeunes artistes en plus de la population des villages environnants.

L’échange en faveur des jeunes. Une action qui vise à construire l’avenir, loin de toutes les idéologies d’extrémisme et de mépris. Dans ce cadre et à l’invitation de notre partenaire français l’association ROUDEL, 6 membres de notre association ont participé à un séminaire quadrinational à la ville de Carcassonne au sud de la France en juillet 2003.

Ce séminaire nous a permis de construire un projet d’échange en faveur des jeunes de France, Allemagne, Tunisie et le Maroc. Cette action qui est soutenue par le programme européen « EuroMed » permettra à notre association d’organiser un séminaire d’échange interculturel en faveur de 40 jeunes des 4 pays précités du 15 au 25 juillet 2004 à Agadir qui sera organisé sous le thème « la Réserve de Biosphère Arganeraie, dimension universelle et patrimoine local ».

• L’activité de voyage et de tourisme durable et solidaire : Une activité dont on peut résumer les objectifs en trois points à savoir :

• Permettre le développement d’une activité de voyage qui s’intègre dans la notion du « voyage vecteur de développement durable ». • Permettre le transfert d’un savoir faire en matière de planification et de gestion de projets de tourisme durable en faveur des acteurs locaux. • Permettre l’injection de fonds dans l’économie locale par le soutien de projets de développement sur la base d’une part éthique et solidaire prélevée du coût globale du voyage (env. 8 à 14 %).

L’idée de développer ce créneau d’activité, qui était au début une simple idée, de quelques membres de l’association, s’est vue développée au sein d’un projet de renforcement de capacités que l’association est en cours de réalisation, depuis deux ans, avec le soutien financier du PNUD, de la GTZ et le soutien technique du parc national Souss Massa PNSM.

La rencontre qui a eu lieu, dans le cadre d’un séminaire, avec des membres de l’association française PSSAGE, a été l’occasion pour passer au concret.

L’activité du tourisme durable et solidaire que l’association réalise depuis quelques mois a débuter par l’identification partagée d’un circuit touristique en milieu rural, à laquelle ont participé des membres de Passage, de Tiwizi, de l’association Aguerd Oudad à Tafraout, de l’association de réhabilitation de la Casbah de Tizourgane, de l’association villageoises d’Oulad Mimoun et de Bakhir en plus de certains jeunes promoteurs du secteur, en particulier l’auberge Zolado.

Le circuit est organisé pour des petits groupes de voyageurs venus de France. Actuellement nous sommes à sept groupes, en faveurs desquels ledit circuit est organisé sur une période de sept jours.

Le circuit commence par la réception du groupe, par 3 membres de l’association Tiwizi chargés de l’activité, à l’aéroport Al Massira, suivi d’une réunion de cadrage dont l’objectif est de cadrer l’activité, présenter le territoire de la région, présenter les partenaires associatifs de l’activité et passer en revu les détails du circuit et le programme du séjour. Cette réunion est aussi une occasion pour répondre aux diverses questions posées par les voyageurs.

Il est vrai que les membres de chaque groupe sont déjà sensibilisés avant leur départ de France par l’association partenaire ’Passage’ et son outil de travail l’agence LVT « Passages Voyage ».

En gros, les composantes du circuit se présentent comme suit : • Visite du parc national Souss Massa, la zone humide de l’embouchure d’Oued Massa, le petit village de Douira avec l’admiration du oiseau IBIS chauve dans son milieu naturel.

• Le contact avec la dynamique de développement local initiée par les associations villageoises via la visite encadrée de projets de développement villageois (Oulad Mimoun, Bakhir, Touzaikou, …)

• La visite du village de pécheurs de Tifnit (cadre naturel, techniques de pêche traditionnelle, collecte des moules, un thé chez le pécheur du village avec échange de discussions)

• A signaler que tout au long de la majorité du circuit, la restauration et l’hébergement des visiteurs sont assurés par les associations hôtes, chez les habitants des villages visités, histoire de côtoyer les populations en question dans leur vécu quotidien et découvrir la diversité gastronomique de chaque zone explorée. • La visite de la médina de Tiznit avec achat de produits d’artisanat, en particulier l’argenterie, cette action est accompagnée d’une sensibilisation des artisans quant au comportement envers le voyageur particulièrement en matière de pratique des prix corrects de ventes.

• Le séjour de deux jours à Tafraout avec interprétation du territoire par les membres très actifs de l’association villageoise de développement d’Aguerd Oudad. Durant ces deux jours un ensemble d’activités et de visites sont organisées en faveur du groupe, entre autres la visite de la coopérative féminine d’Argan ou le groupe de voyageurs a l’occasion d’admirer le travail de la coopérative et d’acheter quelques un de ces produits à base d’huile d’Argan avec une présentation de la réserve de biosphère arganneraie RBA déclarée par l’UNESCO comme patrimoine forestier de l’humanité, la visite d’une maison berbère traditionnelle,

• La visite de la casbah pittoresque de Tizrougane, où les membres des groupes sont vus présenter le judicieux projet de la restauration de ce village forteresse. Le groupe est hébergé chez l’habitant au sein de la casbah dans un logement berbère traditionnel aménagé pour la réception.

• La visite inoubliable au cœur de l’Anti Atlas du territoire d’ILALEN , qui représente l’un des éléments forts du circuit. Durant cette étape encadré par l’association villageoise locale Argan Ilalen, le groupe visite l’édifice traditionnel d ’"Agadir ", l’un des plus anciens greniers collectifs de la région et aussi le monument le plus entretenu de l’ensemble des « Igoudar », qui nécessite d’ailleurs une attention particulière pour qu’il soit réhabilité et surtout que sa gestion, en tant qu’atout touristique, reste entre les mains de la population locale. La conservation du patrimoine, des ressources culturelles et naturelles constitue un facteur clé pour continuer à attirer les touristes, tout en faisant très attention à ne pas dépasser la capacité de charge du site pour ne pas avoir de retombées ou d’impact négatif sur le territoire.

• La visite de la zone d’Idaoutanane avec hébergement à l’auberge Zolado qui est l’un des établissement « hôtelier » les plus estimés par l’ensemble des groupes qui l’on visité, du fait qu’il est implanté dans une zone rural et aussi le fait que son jeune promoteur est conscient de la nécessité de reproduire des valeurs locales en terme de qualité d’accueil et le traitement personnalisé qu’il assure pour tous les membres du groupe, sans oublier qu’il a développé toute un ensemble d’activités qui sont réalisées par la population du village qui juxtapose l’auberge, ce qui permet des revenus non négligeables pour cette population.

• En fin du circuit, et au lendemain du jour de départ, une rencontre d’environs trois heures, est organisée entre les membres du groupe de voyageurs et les membres du bureau de l’association Tiwizi Chtouka Ait Baha. Durant cette rencontre, un documentaire de présentation de l’association est projeté en faveur du groupe pour servir de plateforme de discutions sur l’ensemble de la démarche, la dynamique économique et sociale de la région, pour en fin clôturer avec une évaluation partagée des activités du circuit. Sachant qu’en plus de cette évaluation de groupe, chaque voyageur est appelé à remplir une fiche d’évaluation personnelle pour la remettre le lendemain, sous plis fermé, au responsable de l’activité.

Ladite évaluation sert à reprendre les composantes du circuit, à connaître celles qui nécessitent des améliorations et celles qui nécessitent une consolidation. Comme il a été signalé auparavant, nous somme actuellement au septième groupe. Cette modeste expérience nous a appris beaucoup de choses :

• la première est qu’une bonne gestion d’une telle activité conduit à un taux de retour assez intéressant, • la deuxième est que les voyageurs qui ont eu la chance de faire part au circuit de l’association sont devenus de vrais ambassadeurs de la cause de développement du milieu rural de notre région, • la troisième est que notre région dispose d’opportunités assez impressionnantes pour le développement de ce type de tourisme, durables et solidaires.

La question est que la promotion d’une telle activité nécessite un effort de la part des pouvoirs publics en terme de soutien technique et financier en plus d’un effort qu’il faut faire au niveau du volet administratif et juridique pour doter cette activité d’une réglementation spécifique et adaptée, entre autres, la mise en place d’une charte et la définition des critères de qualité (codes de conduite, …) visant à assurer la préservation de la bonne image de cette activité, des territoires ou elle s’opère et le degré de satisfaction du voyageur touriste.

Lesdits critères doivent être définis de manière conjointe avec les populations et les acteurs locaux, ils doivent être aussi basés sur les principes du développement durable, et doivent être la base de formulation de toutes stratégies de développement touristiques au sein d’un territoire.

La formation des acteurs locaux et la mise à niveau social des territoires d’accueil sont une tache qui revient aux pouvoirs publics mais aussi aux professionnels et aux acteurs de la société civile impliqués dans cette activité. C’est une tache qui nécessite une planification stratégique pour réussir à moyen et long terme, surtout lorsqu’il s’agit de territoires vierges ou fragiles en terme de ressources naturel qu’en terme social.

Le développement quantitatif, non contrôlé, des activités de tourisme dans de tels territoires ruraux, sans aucune préparation au préalable ni dispositif d’accompagnement adapté, peut entraîner des problèmes sociaux tels que l’érosion de la culture locale, les conflits entre les générations, la disparition de la langue locale et la diminution de la qualité culturelle.

Des phénomènes qui peuvent s’exprimer par l’augmentation du crime, la consommation de drogues et la prostitution. En plus des risques liés à la standardisation des goûts et des modes de vie, l’érosion de certaines valeurs traditionnelles et la difficile émergence de valeurs nouvelles.

Une gestion efficace de l’activité doit conduire à minimiser ces risques et ces incidences négatives, aider les populations locales à réaffirmer leurs identités culturelles pour mieux se faire connaître, et maximiser les retombées économiques, socioculturelles et écologiques positives. Mais il faut être clair, cette gestion ne peut pas être réalisée par les agences de voyage ni par les TO, c’est une affaire des acteurs locaux du territoire, ils sont les seul à pouvoir assurer une mise à niveau sociale qui doit être un processus long, il doit faire partie intégrante d’une démarche de développement durable et intégré du territoire. Les pouvoirs publics et les autorités compétentes doivent entreprendre des actions de planification intégrées du développement touristique en partenariat avec les ONG et les populations locales pour contribuer à l’amorce d’un vrai développement durable de ces territoires.

• La quatrième est que la multiplication des expériences réussies dans ce domaine nécessite une mise en réseau des acteurs associatifs d’une part et une plateforme de travail en commun avec les autres acteurs traditionnels du tourisme, agences de voyages, agences de transport touristique et les associations des guides. L’objectif est d’assuré une synergie des efforts entre ces différents acteurs, de tracer une stratégie qui répond aux attentes de chacun de façon à permettre un meilleur développement de cette branche d’activité de voyage et de tourisme. Les pouvoirs publics, les autorités gouvernementales chargées du secteur, les universités, les ONG compétentes en matière de tourisme durable et solidaire en milieu rural, les promoteurs et les TO, doivent encourager et participer à la création de réseaux accessibles de recherche, de diffusion d’information, et de transfert de connaissances en matière de tourisme durable dans ses différentes formes (suivi et évaluation des actions, information, publication des résultats obtenus à travers les expériences pilotes, échange d’expériences, ...). A signaler qu’à travers le monde, durant la décennie 1988-1997, plus de 2000 projets touristiques et écotouristiques ont été réalisés grâce à des initiatives d’organisations non gouvernementales.

• La cinquième est la nécessité d’instaurer des actions d’accompagnement dans les territoires qui ont des potentialités touristiques en milieu rural. Il peut s’agir là d’actions de mise à niveau des infrastructures, particulièrement l’aménagement des pistes, comme il peut s’agir d’actions de formation en faveur des populations de ces zones rurales et des acteurs locaux qui interviennent directement dans l’animation de ces activités.

Pour l’évaluation de l’activité que mène l’association TIWIZI et ses partenaires associatifs dans la région du Souss Massa, il est à signaler que malgré que c’est une expérience qui vient de commencer, on peut déjà avancer qu’il s’agit d’une expérience réussie. La preuve c’est qu’à fin décembre 2003, et grâce à la mobilisation des membres des groupes précédents qui se sont mobilisés de notre coté pour faire la publicité à notre activité et à nos produits, le partenaire français de Tiwizi affiche les réservations pour l’année 2004 qui ont déjà atteint quelques chose comme 200 voyageurs. C’est un bon signe pour les membres engagés de l’association TIWIZI et ses partenaires, sachant que les membres des deux derniers groupes qui font partie du personnel de la CDC « Caisse de Dépôt et de Consignation » de France, ont exprimé leur prédisposition à contribuer au développement de cette action, un engagement qui est d’une grande valeur pour l’association du fait que la CDC représente un potentiel important pour l’avenir proche.

Un autre aspect de cette activité celui de la nécessité de développer des pôles touristiques ruraux autour de structures d’hébergement adaptées pour assurer un confort correct aux voyageurs.

Le niveau de vie dans certaines zones rurales ne permet pas d’assurer un hébergement correct alors que certaines de ces zones permettent, du fait de leurs richesses, de retenir les touristes voyageurs plus longtemps dans le territoire, ce qui est bénéfique pour la population locale. Mais le manque d’infrastructure d’accueil limite cette opportunité.

Pour remédier à cet handicape l’association Tiwizi insiste sur la nécessité d’intéresser les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds sociaux nationaux et internationaux à cette question. Dans la majorité des zones concernées, existent des associations villageoises pleines de volonté mais auxquelles les moyens font défaut.

C’est là que le soutien des organismes spécialisés telle que l’ADS est le bien venu. En général, il s’agit de construire des petits auberges (20 lits max) avec les matériaux et l’architecture locale, former les jeunes ruraux en matière de gestion de ce type d’établissement, former des guides locaux et faire en sorte que les mécanisme d’autopromotion se déclanchent. Sans oublier la nécessité de la mise en oeuvre de projets de démonstration et le développement de programmes de coopération internationale, l’exemple du projet en cours entre l’ADS et l’AFD.

Dans le même cadre, l’association Tiwizi est entrain de lancer un projet de construction d’un Centre d’Accueil et d’Information sur l’IBIBS Chauve au village Douira situé dans le parc national Souss Massa. C’est un premier Centre, pour lequel l’association Tiwizi vient d’avoir un premier soutien financier de la part du Secrétariat d’Etat Chargé de l’Environnement. D’autres démarches sont encours pour mobiliser les fonds complémentaires nécessaires à sa réalisation.

Les objectifs de ce projet peuvent être résumer comme suit : • Contribuer à la promotion de la région d’un point de vue touristique en faisant acquérir la connaissance historique et environnementale de lieux. • Mise en place d’un point d’information, de présentation et d’observation des écosystèmes les plus importants existants dans le Parc Souss Massa et les sites d’intérêt biologiques et écologique SIBEs de la région. • Sensibiliser le public de région à la problématique de la gestion des ressources naturelles. • Contribuer au développement local et l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural dans le PNSM • Permettre à la population rurale de vendre leurs produits naturels et d’artisanat pour assurer une meilleure qualité de vie. • Développement d’une activité d’écotourisme et de tourisme durable et solidaire

La Centre d’accueil et d’information sur l’IBIS Chauve fait partie d’un projet très ambitieux que l’association essaye de mettre en place à savoir la réalisation d’une chaîne de pole touristique ruraux dans l’ensemble des sites d’intérêt situé dans le territoire du Souss Massa. Mais il ne faut pas comprendre qu’il s’agit de réaliser des projets « orphelins » éjectés dans ce ces territoires. Notre démarche consiste, en fait, à réaliser :

• en premier lieu des actions de mise à niveau sociale (alphabétisation, pré scolarisation, organisation communautaires, …)

• en deuxième lieu des actions de renforcement de capacités des acteurs associatifs villageois (gestion administrative et financière, communication interne et externe, la transparence, la démocratie, …)

• en troisième lieu des actions de renforcement de capacités des villageois dans le domaine de travail communautaire participatif autour de projet de projet de développement (identification participative de projet, montage de projets, suivi, réalisation et évaluation des actions)

• en quatrième lieu Identification de personnes ou de groupements d’intérêts qui peuvent porter des projets communautaires de tourisme ou autres (autour d’actions concrètes sur le terrain telles que des petits aménagements, des actions de propreté du village, …).

• en cinquième lieu Identification de jeunes villageois pour subir des formations pointues et indispensables pour la gestion de projet touristique dans le territoire (formation de guides locaux).

C’est seulement après avoir avancer au niveau des tableaux précités, qu’on peut imaginer la réalisation de projets touristiques (auberges et aménagements divers) au niveau du territoire d’un village. C’est une démarche qui permet d’amorcer un processus d’autopromotion de la population locale et limiter les risques de squattage des bénéfices des activités du territoire par des intrus.

Voila, en fin ce qu’on peut retenir, en gros, de cette expérience en matière d’activité de tourisme durable et solidaire que l’association Tiwizi Chtouka Ait Baha essaye de développer avec ses partenaires associatifs dans la sous région du Souss Mssa.

L’association espère que cet article suscite la réaction de toutes les personnes intéressées par le développement de notre région et de notre pays en général.

Pour ce qui des associations qui travaillent dans le domaine du développement en milieu rural, Tiwizi est prête à mettre son expérience et son expertise à leur disposition.

En Fin voici le Témoignage des trois femmes membres du premier groupe de voyageurs qui ont participé au circuit de l’association :

« Nous avons été très intéressées par la démarche, le projet, l’enjeu. La notion de voyager autrement a pris tout son sens. Merci d’avoir su organiser un tel projet regroupant la beauté des sites, la découverte d’autres modes de vie et la rencontre des personnes dans une perspective solidaire. Merci à TIWIZI, Merci à Passages voyage. Il est indispensable que, premières voyageuses de Passages Voyage, nous allons tenter d’en favoriser son développement. A bientôt : Chantal, Babeth, Vivette. Agadir le 19 avril 2003 ». (*/i\*)

Signé : Lahoussine BENNANA Membre du Conseil d’Administration

Chargé de l’activité de voyage et du tourisme durable et solidaire

Association Tiwizi Chtouka Ait Baha Le 15/01/2004 Association Tiwizi Chtouka Ait Baha tiwizi@hotmail.com http://www.tiwizi.fr.fm Tél/Fax : (212) (0) 48.81.01.21

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